
L’âge de raison
Avoir un enfant après 35 ans comporte beaucoup d’avantages pour la femme, affirme Réjean Tessier, professeur à l’École de psychologie, qui participait récemment à une causerie portant sur les mères matures. «Généralement, dit-il, elle a eu le temps de se connaître et de se réaliser pleinement professionnellement, soutient Réjean Tessier. Elle sait que ce qu’elle veut vraiment dans la vie. Et puis, 40 ans, c’est l’âge de raison et des grandes décisions, celui où nos priorités sont bien établies. Sans compter qu’on a plus de patience et qu’on est souvent en meilleure situation financière qu’à 20 ans.»
Cela dit, la maternité à un âge avancé présente des risques de complications physiologiques plus élevées pour le bébé à naître, dont la prématurité et les anomalies génétiques. Dans la majorité des cas toutefois, la future mère fait l’objet d’un suivi prénatal très serré. Par ailleurs, selon une récente étude effectuée par Statistiques Canada, les bébés nés de mères âgées de 35 ans et plus sont en aussi bonne santé que ceux nés de mères plus jeunes. Que ce soit au plan moteur ou intellectuel, ils connaissent un développement identique. En somme, ils disent leurs premiers mots et font leurs premiers pas en même temps.
Comme tout n’est pas rose dans la vie, il peut arriver que les nouvelles mamans aient une surcharge de travail parce qu’elles doivent s’occuper à la fois de leur jeune enfant et de leurs parents âgés en perte d’autonomie, par exemple. Passé un certain âge, les grands-parents, sur qui on peut compter lorsqu’on a des enfants de façon plus précoce, ne peuvent plus donner un coup de main. Ajouté au fait qu’on a moins d’énergie qu’à 25 ou 30 ans pour s’occuper de sa progéniture, il y a risque de fatigue à l’horizon. Malgré tout, conclut Réjean Tessier, la maternité après 35 ans est associée à des conséquences plus positives que négatives. Et pour la mère, et pour l’enfant.