Bâtir un pôle d’expertise régionale en intelligence artificielle, tel est l’objectif derrière une subvention de 3 094 265$ du gouvernement du Québec octroyée à l’Université Laval sur 3 ans. Le projet, annoncé le mercredi 29 janvier, permettra de soutenir la formation, la recherche, l’innovation et le transfert de connaissances en intelligence artificielle et en valorisation des données.
Entre autres priorités, le nouvel Institut intelligence et données (IID) se consacrera à mobiliser les chercheurs qui travaillent dans ces secteurs. «À l’Université Laval, nous avons une expertise forte, mais un peu diffuse sur l’ensemble du campus. L’IID sera en quelque sorte un parapluie qui catalysera ces forces. On travaille déjà bien ensemble, mais on va le faire davantage pour mettre sur pied des projets coordonnés et multidisciplinaires», promet Christian Gagné, directeur scientifique de l’IID.
Pour ce professeur au Département de génie électrique et génie informatique, il est essentiel de se pencher sur les enjeux éthiques de l’intelligence artificielle. «Il faut développer l’intelligence artificielle de façon à améliorer le sort de l’humanité et non pas causer des problèmes. Avec l’Observatoire international sur les impacts sociétaux de l’intelligence artificielle et du numérique, qui est un partenaire de premier plan de l’IID, on va travailler sur cet aspect. Ce sera l’occasion de faire collaborer des experts dans leur domaine et des chercheurs qui ont une réflexion éthique et sociale.»
Concrètement, l’IID réunit quatre centres de recherche, soit le Centre de recherche en données massives, le Centre de recherche en données et intelligence géospatiales, le Centre interuniversitaire de recherche sur les réseaux d’entreprise, la logistique et le transport et le Centre de recherche en robotique, vision et intelligence machine. Il regroupe aussi les titulaires de quatre chaires CIFAR en intelligence artificielle.
Sur le plan de la formation, l’Institut compte comme partenaire Mitacs. Une entente avec cet organisme permettra à des étudiants d’effectuer des stages en entreprise dans le domaine de l’intelligence artificielle. En tout, 430 unités de stage sont prévues. «Cette entente met en place une mécanique financière très intéressante pour les entreprises, qui pourront recevoir des étudiants subventionnés. Elles auront accès à des gens qui étudient dans un domaine de pointe où la main-d’œuvre est très rare. On veut appuyer le milieu économique pour faire en sorte que Québec devienne un joueur majeur à l’échelle mondiale. Des entreprises deviendront des leaders parce qu’elles ont su prendre le virage de l’intelligence artificielle», se réjouit le professeur Gagné.
En synergie avec les acteurs des autres régions
«L’objectif n’est pas d’entrer en compétition avec d'autres villes, tient à préciser la rectrice Sophie D’Amours. C’est plutôt de créer des leviers pour faire en sorte que le Québec soit encore plus présent dans tous les secteurs d’application de l’intelligence artificielle. L’Université Laval a de grandes forces en la matière, que ce soit dans les domaines de la finance, de la santé ou des objets connectés.»
Ce n’est pas d’hier que des chercheurs de l’Université Laval s’intéressent au phénomène. De fait, ils sont plusieurs à scruter à la loupe les possibilités des technologies et les enjeux entourant leur utilisation. Outre l’Observatoire international sur les impacts sociétaux de l’intelligence artificielle et du numérique, l’Université a créé le Centre de valorisation des données et a mis sur pied l’Académie de la transformation numérique. Pour ce qui est des programmes d’enseignement, on compte notamment la maîtrise professionnelle en informatique – intelligence artificielle et la maîtrise sur mesure en intelligence urbaine. À tout cela s’ajoutent de nombreux projets, comme PULSAR, une plateforme de recherche et d’intervention en santé durable qui fait appel aux données massives.
Pour plus d'information sur l'IID: Site Web | Page Facebook