14 mai 2025
Vous voulez commercialiser une invention? Allez chercher conseil le plus tôt possible.
Pour éviter les embûches et les écueils dans l'aventure visant à faire passer une invention du laboratoire au marché, il est important de profiter des ressources mises à votre disposition

— Getty Images/Dr After123
Au cours des deux dernières décennies, les professeurs Luc Beaulieu, du Département de physique, de génie physique et d'optique, et Simon Duchesne, du Département de radiologie, se sont aventurés, chacun de leur côté, dans les eaux rarement tranquilles de l'entrepreneuriat scientifique. Le premier en développant un logiciel de planification des traitements du cancer par curiethérapie et en prêtant son concours à la création d'une jeune pousse, Medscint, mise sur pied par son ancien étudiant au doctorat, François Thériault-Proulx. Le second en créant sa propre entreprise, True Positive Medical Devices, qui développe des outils d'aide au pronostic et au diagnostic de maladies neurologiques.
Les embûches qu'ils ont rencontrées et les pièges qu'ils ont dû éviter dans leurs aventures au pays de la valorisation des inventions scientifiques étaient au cœur de l'atelier «Entrepreneuriat scientifique responsable: clés pour innover», présenté le 13 mai, devant une cinquantaine de personnes, dans le cadre de la Semaine de la conduite responsable en recherche organisée par le Vice-rectorat à la recherche, à la création et à l'innovation de l'Université Laval (VRRCI).
Les voies vers l'entrepreneuriat empruntées par Luc Beaulieu et Simon Duchesne ont été teintées par leur histoire familiale. «J'ai été élevé en entreprise. Mon père était entrepreneur et je sais à quel point il faut être dédié à son entreprise si on veut qu'elle ait du succès, a souligné Luc Beaulieu. J'aime mon rôle de professeur universitaire, je voulais valoriser les recherches de mon équipe et aider mon doctorant qui voulait se lancer en affaires, mais je ne voulais pas être partie prenante d'une entreprise.» Simon Duchesne a pris un autre chemin. «Mon père était fonctionnaire et je n'ai pas pu apprendre la même leçon que Luc. J'ai démarré une entreprise en 2011.»
Si l'approche utilisée par les deux professeurs pour valoriser les inventions scientifiques diffère, leurs messages à l'intention des personnes qui veulent tenter l'aventure sont les mêmes. Le premier: malgré toutes les embûches qui peuvent se dresser sur votre route, n'ayez pas peur de vous lancer, ça en vaut la peine.
Le second, partagé par tous les panélistes qui ont participé à l'atelier: aller chercher conseil et assistance, le plus tôt possible, auprès des ressources spécialisées en propriété intellectuelle et en valorisation des inventions, que ce soit au Bureau de liaison Université-Milieu du VRRCI, à Entrepreneuriat ULaval ou à Axelys, un organisme créé par le gouvernement du Québec pour faciliter la mise au point et le transfert d'innovations issues de la recherche publique. Et n'oubliez pas de consulter les conseillers et conseillères à la recherche du VRRCI ou des facultés, qui peuvent vous renseigner sur la marche à suivre pour prévenir tout conflit d'intérêts.
La Semaine de la conduite responsable en recherche se déroule du 12 au 16 mai à l'Université Laval. Plus de 450 personnes sont inscrites aux diverses activités figurant au programme.