
Le piège à substrat intestinal se lie à une molécule néfaste dans l’intestin et empêche son absorption.
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Une équipe de recherche canadienne, réunissant des spécialistes de l'Université Laval, de l'Université McMaster et de l'Université d'Ottawa, a mis en lumière une méthode novatrice pour améliorer la régulation de la glycémie et réduire les dommages au foie. Les résultats, publiés dans la revue Cell Metabolism, pourraient ouvrir la voie à de nouveaux traitements contre des maladies métaboliques telles que le diabète de type 2 et la maladie du foie gras.
Les scientifiques ont révélé le rôle méconnu d'une molécule produite par les microbes intestinaux, le D-lactate, dans le développement de ces maladies. Elle peut pénétrer dans la circulation sanguine et inciter le foie à produire un excès de glucose et de lipides.
L'équipe a observé des niveaux élevés de cette molécule dans le sang tant chez les personnes vivant avec l'obésité que chez les souris obèses. «Le D-lactate agit comme un carburant métabolique indésirable qui perturbe l'équilibre énergétique du foie et favorise le développement de maladies chroniques», explique André Marette, professeur à la Faculté de médecine et coauteur de l'étude.
Une stratégie pour restaurer l'équilibre métabolique
Pour contrer ce phénomène, l'équipe de recherche a conçu un «piège à substrat intestinal». Ce polymère biodégradable et sécuritaire se lie au D-lactate dans l'intestin et empêche son absorption.
Les souris ayant reçu ce traitement ont présenté une baisse de la glycémie, une réduction de la résistance à l'insuline et une diminution de l'inflammation et de la fibrose hépatique, et ce, sans modification de leur régime alimentaire ni de leur poids corporel.
«Cette approche représente une nouvelle façon de traiter les maladies métaboliques en interceptant une source de carburant microbien avant qu'elle ne cause des dommages», explique le professeur Marette. «Elle permet de cibler un mécanisme encore peu exploré, tout en préservant l'équilibre du microbiote intestinal.»
Les signataires de l'étude affiliés à l'Université Laval sont Line Berthiaume, Étienne Audet-Walsh, Claudia Gagnon, André Tchernof et André Marette.