Mieux manger fait partie de vos résolutions pour 2020? Pour y parvenir, votre détermination et vos connaissances des principes d'une bonne alimentation seront essentielles, mais l'appui des personnes avec qui vous vivez et leur adhésion au projet seront tout aussi précieux. Voilà ce que suggère une étude publiée dans la revue Nutrientspar une équipe de l'École de nutrition et de l'Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels de l’Université Laval.
Les 952 personnes qui ont participé à cette étude ont accepté de remplir des questionnaires portant sur leur profil socioéconomique et sur la qualité de leur alimentation évaluée en fonction des recommandations du Guide alimentaire canadien. Elles devaient aussi fournir des informations sur les manifestations de soutien ou de non-soutien de leur entourage face à leurs efforts visant à modifier leurs habitudes alimentaires.
«Ces manifestations peuvent prendre la forme d’actions ou de paroles qui encouragent ou entravent ces efforts, résume la responsable de l’étude, Simone Lemieux. Par exemple, les proches peuvent faire des commentaires positifs sur une recette santé, ils peuvent proposer de nouvelles recettes et même s'occuper de la préparation de ces plats. À l’inverse, ils peuvent critiquer les repas, insister pour que la malbouffe soit au menu ou manger de la malbouffe en présence de la personne qui veut améliorer son alimentation.»
Les analyses des chercheuses révèlent que les manifestations de soutien exprimées par les proches vivant sous le même toit sont positivement associées à la qualité de l'alimentation des répondants. Quant aux manifestations de non-soutien, elles sont négativement associées à la qualité de l'alimentation et leur effet est plus marqué que celui des manifestations de soutien. Les personnes ayant un faible niveau de scolarité sont particulièrement vulnérables à cette négativité.
Les clés du succès
Les données révèlent également que les femmes se sentent moins soutenues que les hommes dans leurs efforts pour améliorer leur alimentation. «Des observations réalisées par mes étudiantes montrent que lorsqu’un homme décide de mieux s’alimenter, il peut très souvent compter sur les encouragements de sa conjointe. Lorsque l’inverse se produit, le conjoint est souvent vu comme un obstacle au projet», signale la professeure Lemieux.
Somme toute, vous avez plus de chances de respecter votre résolution du Nouvel An si vos proches vous encouragent à maintenir le cap. Vos chances de réussite sont encore meilleures si les membres de la famille décident, eux aussi, de mieux s'alimenter. «Le temps de préparation des repas est une contrainte à la modification des habitudes alimentaires, rappelle Simone Lemieux. Préparer deux menus à chaque repas est beaucoup trop exigeant, ça n'a pas de sens. Si la famille n'adhère pas au projet, il sera difficile de tenir longtemps la résolution de manger plus sainement.»
L'étude parue dans Nutrients est signée par Élise Carbonneau, Benoît Lamarche, Julie Robitaille, Véronique Provencher, Sophie Desroches, Marie-Claude Vohl, Charles Couillard, Louise Corneau et Simone Lemieux, de l'École de nutrition, Catherine Bégin, de l'École de psychologie, Mathieu Bélanger, Luigi Bouchard et Marie-France Langlois, de l'Université de Sherbrooke, Luc Pelletier, de l'Université d'Ottawa, et Julie Houle, de l'UQTR.