Comment soutenir l’intégration efficace des technologies dans le domaine de l’éducation? Du 29 septembre au 2 octobre, chercheurs, décideurs et enseignants du monde entier étaient réunis à Québec pour réfléchir à cette question. Après La Haye, Paris, Washington, Bangkok et Borovets, l’Université Laval était l’hôtesse du sommet EduSummit 2019.
L’événement, qui donnera lieu à des documents de référence, était organisé par la Commission canadienne pour l’UNESCO avec la collaboration de partenaires, dont le réseau PÉRISCOPE et le Centre de recherche et d’intervention sur la réussite scolaire (CRIRES). «L’objectif, essentiellement, était de faire le pont entre des chercheurs, des preneurs de décisions de haut niveau et des praticiens qui œuvrent au primaire et au secondaire. Nous avons discuté de la place grandissante des apprenants dans le processus d’apprentissage ainsi que des nouveaux alignements requis à l’ère numérique», explique Thérèse Laferrière, professeure à la Faculté des sciences de l’éducation.
Le fait que cette vaste réflexion se tienne à l’Université Laval ne relève pas du hasard. Le réseau PÉRISCOPE, une plateforme d’échange, de recherche et d’intervention sur la scolarité, et le CRIRES, avec ses 54 chercheurs issus de 7 universités québécoises, font partie des éléments qui ont joué un rôle clé dans la venue de l’événement. «Le Québec occupe un rang important dans le domaine des technologies en éducation. On y trouve un réseau de chercheurs productifs qui est central et bien connu», souligne l’un des participants, Georges-Louis Baron, professeur émérite à l’Université de Paris.
En plus du sommet, un autre événement, francophone cette fois, a été organisé sur le thème «Courants numériques et vents québécois : les utilisations du numérique en éducation». Il a été question, entre autres sujets, des logiciels qui sont utilisés pour les besoins des cours. «Le débat se pose: est-ce que les écoles doivent utiliser des logiciels spécialisés ou des outils génériques accessibles à tous, comme Google Drive? Des enseignants n’utilisent pas les outils spécifiquement conçus pour leurs cours parce qu’ils n’ont pas le temps d’apprendre leur fonctionnement. Il y a tout un enjeu de la gestion du temps dans les écoles au Québec pour lequel il faut trouver des solutions», insiste la professeure Laferrière.
Alors que les projets visant à initier les jeunes à la programmation informatique, à l’impression 3D ou à la robotique se multiplient, il est indispensable de former les enseignants à utiliser ces nouveaux outils, selon Sylvie Barma, directrice du CRIRES. «C’est sûr que la formation initiale est interpellée. On doit s’ajuster et fournir aux enseignants un environnement de formation qui les préparera à travailler avec leurs élèves dans de nouveaux paradigmes. Avec le numérique, les jeunes sont partie prenante de l’action pédagogique. Les enseignants deviennent des cocréateurs de contenu.»
Pour que ces technologies favorisent pleinement la réussite, elles doivent être intégrées avec précaution, affirme de son côté Éric Bruillard, de l’Université de Paris. «Le numérique, il est déjà partout! Mal intégré, il peut même empêcher la réussite. L’objectif est non pas d’ajouter du numérique, mais de repenser le numérique en éducation.»
Le chercheur se réjouit de sa présence à l’Université Laval, lui qui a profité du sommet pour faire le point sur la situation de l’éducation dans le monde. «L’éducation, c’est très culturel. Elle diffère selon les pays, mais nous avons tous des choses très communes. Il est important d’échanger avec des spécialistes pour voir ce qui se fait d’un côté et ce qui ne se fait pas de l’autre, et pourquoi ça se fait ainsi. Ce genre d’événement est fondamental si on veut comprendre de quelles façons les choses peuvent changer.»
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