Portée par de jeunes artistes et plébiscitée par leurs publics, la musique traditionnelle est aujourd'hui bien vivante. «On trouve dans cette musique beaucoup de créativité et d'innovation. Pour se transmettre de génération en génération, la musique traditionnelle doit évoluer et s'adapter. Elle signifie donc quelque chose pour bien des gens, et pas seulement dans le temps des Fêtes ou durant la Saint-Jean-Baptiste», affirme la présidente du CVPV, Cassandre Lambert-Pellerin.
Elle-même violoniste et chanteuse, elle travaille dans le milieu des arts traditionnels depuis 2007, notamment avec le groupe Jusqu'aux p'tites heures. En parallèle, elle réalise un doctorat en ethnologie et patrimoine. Sa thèse porte sur la transmission intergénérationnelle à l'extérieur de la famille. «Mes études doctorales contribuent énormément au développement du CVPV. De l'autre côté, les activités que nous organisons, de même que le contact privilégié que j'ai avec des porteurs de tradition et leur public, qui découvre ou redécouvre différents éléments de sa culture, nourrissent beaucoup mes recherches», dit-elle.
Cette année, son équipe a réuni plus de 40 artistes. Parmi eux figure une fière représentante de l'accordéon, Marie-Desneiges Hamel. Ce samedi, dans les voûtes de la Maison Chevalier, elle offrira une prestation en formule trio. Les multi-instrumentistes Simon-Charles Cyr et Gaëtan Lefebvre l'accompagneront au piano, à la guitare, au violon et à l'harmonica, notamment. «Le public pourra entendre l'accordéon sous un jour différent. Nos pièces sont tirées des répertoires de musiques de l'Irlande, du Cap Breton et du Québec, en plus de quelques compositions. Ce sera un spectacle très varié», promet-elle. On entendra, entre autres, Le reel des soucoupes volantes, une adaptation à la sauce québécoise d'une pièce irlandaise popularisée par La Bottine souriante.
«Comme un mini-wheat, avec un côté givré et un côté sérieux», pour reprendre son expression, Marie-Desneiges Hamel apprécie à la fois les pièces énergiques, qui lui permettent de s'éclater sur scène, et les mélodies plus sensibles, plus nuancées. Son amour de l'accordéon, elle le doit à son grand-père. «Quand j'étais petite, la famille se réunissait pour danser pendant qu'il jouait. J'ai toujours eu un intérêt plus marqué que les autres pour cet instrument. À l'âge de 6 ans, j'ai pris son accordéon en cachette et j'ai été capable de jouer Bonne fête à l'oreille. Mes parents m'ont entendue et m'ont offert des cours pour ma fête l'année suivante.»
Depuis, cette employée de la Faculté des sciences de l'administration partage sa passion à qui veut l'entendre. Grâce aux Rendez-vous ès TRAD, elle peut transmettre son énergie contagieuse au grand public. «On a tous en nous le patrimoine vivant: souvent, il dort, mais quand on le réveille, on réalise qu'on s'est privé d'un grand plaisir pendant longtemps. La musique et la danse traditionnelles créent un sentiment de proximité et de communauté très important. Il s'agit aussi de nos racines. Connaître notre histoire est important pour mieux comprendre notre culture et nos origines.»
Consultez l'ensemble de la programmation. Visitez aussi le site Web de Marie-Desneiges Hamel.