
ZumTrobaR, c'est le projet de la poète et artiste visuelle Hélène Matte et du musicien Michel Côté. Ensemble, ils revisitent les poèmes du regretté Paul Zumthor.
— Jean-Christophe Blanchet
Ces mots sont de Paul Zumthor, auteur suisse décédé à Montréal en 1995. La poète Hélène Matte et le multi-instrumentaliste Michel Côté ont voulu exaucer le vœu de cet intellectuel connu comme un grand promoteur du concept de poésie orale. Ils ont formé ZumTrobaR, un duo qui se consacre à redonner vie à ses textes.
Le 14 mars, ils présenteront le fruit de leur travail à l'Îlot des Palais à l'occasion du Mois de la poésie. L'Œil nu, c'est à la fois le titre de ce spectacle et celui d'un album de musique qui sera lancé par la même occasion. «Ce ne sera pas qu'un récital, dit Hélène Matte à propos de la forme que prendra le spectacle. Ce ne sera pas non plus un show multi… ce sera entre les deux. La mise en scène est simple, mais elle met en perspective des installations que des poèmes de Zumthor ont inspirées.»
Avec son complice, la doctorante en littérature et arts de la scène et de l'écran a longuement étudié les écrits de Zumthor. Le désir, la mort, la renaissance et l'ambiguïté sont autant de thèmes récurrents qui ont nourri leur création. «Réciter Zumthor, c'est lui rendre hommage et faire connaître son œuvre en exemplifiant ses notions de vocalité et de mouvance. Réciter Zumthor est aussi un geste conceptuel, une forme de mise en abîme de la poésie orale dont il est l'expert», souligne Hélène Matte.
Le 16 mars, au Pantoum, ce sera au tour de Thomas Langlois, lui aussi étudiant au doctorat en littérature et arts de la scène et de l'écran, de participer à la grande fête des mots. Celui qui mène une prolifique carrière de slameur s'unira au conteur Jacques Hébert, au musicien Frédéric Péloquin et à l'artiste de cirque Josianne Lamoureux le temps d'une création multidisciplinaire.
Intitulé J'ai vu le loup, le renard et l'ivrogne, ce spectacle portera sur les thèmes de l'appétit du prédateur, de la convoitise et de l'appel de l'ivresse. «Nous explorons le thème général de la prédation: la prédation sexuelle, oui, mais aussi la prédation dans le sens beaucoup plus large, comme les comportements et les attitudes relationnels, indique l'étudiant. L'idée est que le conte traditionnel rencontre la parole plus actuelle du slam et de la chanson.»
En plus de ces deux spectacles, le Mois de la poésie proposera plusieurs autres activités à saveur littéraire, comme des lectures, des micros ouverts, des classes de maîtres et des interventions poétiques dans l'espace public. Le tout est organisé par le Bureau des affaires poétiques.
moisdelapoesie.ca