L’île d’Anticosti est sous le joug de l’armée canadienne. Défiguré par l’exploitation de ses ressources naturelles, le lieu accueille désormais un camp de rétention pour les migrants. Dans un terril se cache un animal rare, un cerf avec du poil en or. Armé de son courage, un chasseur franchit le blocus militaire pour essayer de capturer l’animal. Bienvenue dans l’univers surréaliste de Maxime Plamondon.
L’étudiant à la maîtrise en études littéraires signe une nouvelle dans le dernier numéro de la revue XYZ, «Le jour du cerf». On y suit les aventures du chasseur qui cherche sa proie. Le cervidé étant capable de communiquer par télépathie, la partie de chasse donnera lieu à un échange déroutant entre les deux personnages.
Même s’il n’a jamais mis les pieds à l’île d’Anticosti, Maxime Plamondon entretient une fascination pour cet endroit. «Depuis plusieurs années, ce lieu attire les Québécois. Lointaine, sauvage et plus ou moins accessible, l’île d’Anticosti est enveloppée d’une part de mystère. Il y a presque une forme de fantasme collectif caché derrière ce lieu. Le fantasme et le surnaturel qui émergent du quotidien ou de certains lieux font partie des thématiques que j’aime exploiter en littérature», dit-il.
Minutieux dans son écriture, Maxime Plamondon a passé plusieurs mois à peaufiner sa nouvelle. Des personnages qu’il a créés à l’ambiance apocalyptique qu’il dépeint, chaque détail a été longuement réfléchi. Tout au long du projet, il a été conseillé par Mélissa Verreault, écrivaine et chargée de cours en création littéraire.
— Extrait de la nouvelle
S'il signe son premier texte dans XYZ, Maxime Plamondon compte à son actif plusieurs nouvelles et textes de création. Il termine son premier roman, qui devrait paraître sous peu. Avec son mémoire de maîtrise, qu’il prépare sous la direction des professeurs Alain Beaulieu et Richard Saint-Gelais, il s’intéresse à la frontière – parfois floue – entre la fiction et le réel. «Dans certaines œuvres de fiction, les auteurs tentent par tous les moyens possible de jouer avec le lecteur pour qu’il croit que l’histoire est réelle. C’est le cas du Codex seraphinianus, écrit par Luigi Serafini vers la fin des années 1970. Conçu comme une encyclopédie sur les extraterrestres, ce livre comprend plusieurs techniques pour faire croire au lecteur qu’il a entre les mains un objet qui émane d’une civilisation étrangère. Ces mécaniques représentent tout ce que j’aime en littérature: le surréel, la fiction, le jeu et le recul que l’écrit permet de prendre pour jeter un regard sur la société.»
Naviguer d’une forme d’art à l’autre
En plus de la création littéraire, Maxime Plamondon est comédien et conteur. Ces dernières années, il a foulé diverses scènes au Québec et en Europe, notamment au festival Québec en toutes lettres, aux VIIe Jeux de la Francophonie et au festival de théâtre Le Manifeste. «Ma pratique de la scène influence énormément mon approche de la littérature, que ce soit dans l’oralité ou la manière avec laquelle je m’adresse aux gens. L’écrit influence aussi mon travail sur scène. La plupart des spectacles que j’ai produits ont basés sur mes écrits, que j’ai retravaillés pour les mettre en scène et les jouer devant public. J’ai donc une pratique symbiotique entre les arts de la scène et l’écriture.»