L'événement a aussi été l'occasion de mettre en lumière les liens qui unissent Première Ovation à la communauté universitaire. À leur arrivée au Palais Montcalm, les invités ont pu apprécier les talents de slameur de Thomas Langlois, étudiant au doctorat en littérature et arts de la scène et de l'écran. Ils ont aussi pu admirer les œuvres visuelles de plusieurs artistes issus de l'Université, dont Luca Fortin et Carol-Ann Belzil-Normand. D'autres étudiants, comme la violoncelliste Marie-Loup Cottinet, ont présenté des numéros. Enfin, tout le visuel entourant le 10e anniversaire avait été conçu par un étudiant à la maîtrise en arts visuels, Charles-Étienne Brochu.
«Au fil des années, une grande part des 13 500 artistes soutenus par Première Ovation ont étudié ou sont diplômés de l'Université Laval. Avec la Faculté de l'aménagement, de l'architecture, de l'art et du design, la Faculté de musique ou encore la Faculté des lettres et des sciences humaines, l'établissement joue un rôle important dans la formation de la relève. On peut aussi penser au mentorat: beaucoup de professionnels qui acceptent d'être mentors pour des artistes soutenus par Première Ovation sont professeurs à l'Université Laval. C'est vraiment précieux d'avoir accès à cette expertise», souligne Alicia Despins, membre du comité exécutif de la Ville de Québec responsable de la culture, de la technoculture et des grands événements.
Doctorant en études littéraires, Gabriel Marcoux Chabot fait partie des premiers auteurs qui ont bénéficié du programme de mentorat pour la relève. En 2008, pendant quatre mois, il a été jumelé avec Normand de Bellefeuille pour mener à bien un projet d'écriture. De cet auteur émérite, il a reçu de précieux conseils pour la rédaction de ce qui est devenu son projet de maîtrise, le roman Tas-d'roches. Publié chez Druide, cet ouvrage a remporté un franc succès, en plus d'avoir reçu le prestigieux prix Ringuet de l'Académie des lettres du Québec.
«Ma rencontre avec Normand de Bellefeuille a été déterminante dans mon parcours, dit l'auteur. Avec son immense expérience, il pouvait pointer des dangers potentiels dans mon texte et me guider dans mon cheminement, ce qui est très utile en début de création. Sur le plan humain, je retiens surtout son grand optimisme. Loin de l'image que l'on se fait de l'écrivain aigri, il m'a raconté plein d'anecdotes sur la vie littéraire. C'est ce qui m'a donné le goût de continuer. Il a été pour moi un vrai mentor, un modèle très positif.»
Les cinéastes Mélanie Carrier et Olivier Higgins, pour leur part, ont reçu une bourse de soutien à la diffusion en 2013. Ce montant leur a permis d'organiser, au Capitole de Québec, le lancement de leur documentaire Québékoisie. Ce film, qui porte sur les relations entre Québécois et Premières Nations, a par la suite été primé et diffusé à travers le monde. «Voir grand: voilà ce que Première Ovation nous a permis en nous offrant la possibilité d'organiser le lancement de notre long métrage. Nous y avions invité quelques centaines de personnes, que ce soit des membres des Premières Nations, des citoyens, des cinéphiles, des politiciens et des journalistes, afin qu'ils deviennent des ambassadeurs du film. Nous avons toujours considéré ce lancement, haut en couleur, comme le point de départ de l'incroyable trajectoire qu'a par la suite suivie Québékoisie», relate la biologiste de formation.
Dans une vidéo présentée le 16 mai, la rectrice Sophie D'Amours s'est réjouie du fait que Première Ovation offre, depuis dix ans, un tremplin pour tous ces artistes issus du milieu universitaire. Aux créateurs de la relève, elle a aussi livré ce message rempli d'optimisme: «Nos entités dévouées à la promotion des arts continueront à vous épauler et vous donner des ailes pour prendre la place qui vous revient sur la scène culturelle. Notre établissement entend multiplier au cours des prochaines années des partenariats avec le milieu culturel. Car la diffusion et le rayonnement des arts, c'est l'affaire de tous, mais c'est avant tout le fruit de votre talent et de votre créativité.»
De son côté, Alicia Despins a profité de son allocution pour annoncer la création d'un nouveau programme de soutien, cette fois pour les artistes en design. Après les arts numériques l'an dernier, il s'agit de la douzième discipline à se joindre à la mesure Première Ovation. Les designers âgés de 18 à 35 ans résidant à Québec et à Wendake pourront donc soumettre un projet ayant un thème social ou culturel. Étudiants de l'École de design, à vos dossiers de candidature!
Pour tous les détails sur les programmes et les critères d'admissibilité: premiereovation.com
Une exposition a permis aux visiteurs de découvrir le travail de plusieurs artistes, dont Carol-Ann Belzil-Normand, diplômée d'une maîtrise en arts visuels.
Photo : Llamaryon
Le musicien Anatole s'est joint, le temps de quelques chansons, à l'ensemble Lunatik, composé notamment de Marie-Loup Cottinet, étudiante à la maîtrise en littérature et arts de la scène et de l'écran, et de Samuel Desgagné Rousseau, chargé de cours à la Faculté de musique.
Photo : Llamaryon