
La stimulation magnétique transcrânienne repose sur l'application d'impulsions magnétiques sur des zones précises du cerveau dans le but de modifier l'activité des neurones qui s'y trouvent. Non invasive et indolore, cette technologie a démontré son efficacité pour de nombreux problèmes, notamment le traitement de la dépression majeure, de certains types de douleur chronique et des troubles obsessifs compulsifs.
— Laboratoire Hugo Massé-Alarie
La stimulation magnétique transcrânienne (SMT) est une approche thérapeutique prometteuse pour bien des maux qui nous affligent, mais elle ne serait malheureusement pas le remède tant espéré pour les maux de dos chroniques. C'est ce que suggère une étude publiée dans le Journal of Orthopaedic & Sports Physical Therapy par une équipe de recherche dirigée par le professeur Hugo Massé-Alarie, de la Faculté de médecine et du Centre interdisciplinaire de recherche en réadaptation et en intégration sociale de l'Université Laval.
La SMT repose sur l'application d'impulsions magnétiques sur des zones précises du cerveau dans le but de modifier l'activité des neurones qui s'y trouvent. Cette approche non invasive et indolore a démontré son efficacité pour une variété étonnante de problèmes. Aux États-Unis, la Food and Drug Administration en a approuvé l'usage pour le traitement de la dépression majeure, de la douleur chronique et des troubles obsessifs compulsifs.
«Il y a un enthousiasme autour de la SMT et une effervescence en recherche sur le sujet parce que cette intervention pourrait apporter une solution à des problèmes pour lesquels les thérapies actuelles sont peu efficaces», explique le professeur Massé-Alarie.
La SMT a produit de bons résultats chez les personnes dont les douleurs sont causées par des atteintes aux nerfs ou au système nerveux central de même qu'aux personnes souffrant de fibromyalgie. «Comme les maux de dos chroniques pourraient être causés par une perturbation des mécanismes liés à la douleur dans le cerveau, nous avons testé l'efficacité de cette intervention lorsqu'elle était utilisée seule ou en combinaison avec le programme d'exercices thérapeutiques habituellement prescrit aux personnes souffrant de maux de dos chroniques», explique le chercheur.
Son équipe a recruté 140 personnes qui avaient des maux de dos depuis plus de trois mois. Elles ont été divisées en quatre groupes selon l'intervention qui leur était assignée: SMT seule, SMT et exercices, fausse SMT (un bouclier empêchait le passage des ondes magnétiques) et fausse SMT et exercices. Après 10 sessions réparties sur 8 semaines, l'intensité de la douleur avait diminué dans tous les groupes, incluant le groupe placebo, mais aucun traitement n'avait produit de résultats supérieurs aux autres.
«L'amélioration observée dans le groupe placebo est un phénomène courant en recherche, commente le professeur Massé-Alarie. Le fait d'être pris en charge et d'être écouté par d'autres personnes, et l'impression de faire quelque chose pour améliorer sa condition sont suffisants pour produire des améliorations dans la perception de l'intensité de la douleur. Pour ce qui est de l'absence de différence entre les groupes, nos résultats montrent que la SMT n'est pas mieux qu'un placebo. Ce n'est donc pas une panacée pour le traitement des maux de dos», résume-t-il.
Les personnes aux prises avec des maux de dos chroniques sont-elles condamnées à apprendre à vivre avec la douleur? «Les exercices thérapeutiques sont l'une des rares interventions qui produisent des bénéfices, mais leur effet est faible ou modéré. Pour certaines personnes, l'ajout d'une composante psychologique qui vise à réduire la peur de bouger et la propension à la catastrophisation produit des bienfaits supplémentaires. Il n'y a malheureusement pas de solution miracle. La recherche est encore loin d'avoir trouvé une solution satisfaisante aux maux de dos», conclut le chercheur.
Les signataires de l'étude parue dans le Journal of Orthopaedic & Sports Physical Therapy sont Philippe Patricio, Jean Tittley, Fábio Carlos Lucas de Oliveira, Nadim Fakhry, Jean-Sébastien Roy et Hugo Massé-Alarie, de l'Université Laval, Mathieu Roy, de l'Université McGill, Luciana Macedo, de l'Université McMaster, Guillaume Léonard, de l'Université de Sherbrooke, et Paul Hodges, de l'Université du Queensland, en Australie.

























