
La qualité des aliments d’origine végétale joue un rôle central pour la santé cognitive, selon l'analyse de Catherine Bigras, nutritionniste et doctorante à la Faculté de pharmacie.
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Une alimentation saine, riche en végétaux comme les fruits, les légumes, les légumineuses, les grains entiers et les noix, pourrait contribuer à réduire les risques de troubles cognitifs et de démence. C'est ce que suggère une revue systématique et méta-analyse de la littérature scientifique menée par une équipe de l'Université Laval, en collaboration avec l'Université de Modène et de Reggio d'Émilie en Italie.
Catherine Bigras, nutritionniste et doctorante à la Faculté de pharmacie sous la direction du professeur Jean-Philippe Drouin-Chartier et de la professeure Danielle Laurin, a analysé les résultats d'une vingtaine d'études observant le lien entre l'alimentation végétale et la santé cognitive.
Les aliments d'origine végétale ne sont pas tous égaux
La doctorante précise qu'il n'est pas nécessaire d'avoir une alimentation entièrement végétarienne ou végane pour voir des bienfaits. Plusieurs études ont évalué le niveau d'adhésion à une alimentation végétale à l'aide d'un indice appelé Plant-Based Diet Index. Plus l'indice était élevé, c'est-à-dire que plus les végétaux occupaient une place importante dans l'alimentation, plus le risque de troubles cognitifs semblait diminuer. «Ça permet d'observer les effets chez des personnes qui ne sont pas nécessairement végétariennes, mais qui consomment davantage de végétaux», ajoute Catherine Bigras.
Avec cette revue systématique, la doctorante a aussi observé que la qualité des aliments d'origine végétale jouait un rôle central pour la santé cognitive. En effet, lorsque des aliments d'origine végétale ultra-transformés, sucrés ou raffinés, comme le pain blanc ou les boissons sucrées, sont très présents dans l'alimentation, le risque de démence était plus élevé.
Une revue de la littérature prometteuse
Malgré une certaine variabilité entre les études, la doctorante a observé ces liens parmi celles qui ont utilisé des définitions et des mesures comparables. «C'est la première revue qui fait le recensement de toutes les études qui ont été publiées sur le sujet. On voit des associations, donc ça vaut la peine de continuer à creuser.»
Les troubles cognitifs étudiés incluaient la démence et des baisses de performance cognitive mesurées par des tests sur la mémoire, la vitesse de réflexion et le traitement de l'information visuelle, par exemple.
Dans le cadre de son doctorat, elle continuera ses recherches sur différents patrons alimentaires, souvent riches en végétaux, et leur association avec les troubles cognitifs. Elle utilisera les données d'une large cohorte dans laquelle 4000 personnes ont répondu à une centaine de questions sur leur alimentation et ont réalisé un test de performance cognitive.
Catherine Bigras rappelle qu'une alimentation riche en végétaux est déjà reconnue pour ses effets positifs sur plusieurs maladies chroniques. Cette revue suggère qu'elle pourrait aussi favoriser une meilleure santé cognitive.
Les signataires de l'étude, publiée dans Advances in Nutrition, sont Catherine Bigras, Danielle Laurin et Jean-Philippe Drouin-Chartier, de l'Université Laval, ainsi que Riccardo Mazzoli, Marcella Malavolti, Giulia Barbolini, Marco Vinceti et Tommaso Filippini, de l'Université de Modène et de Reggio d'Émilie.

























