5 juin 2023
Un traitement moins agressif pour le cancer du col de l'utérus
Cette approche serait aussi efficace que l'hystérectomie radicale et supérieure à celle-ci au chapitre des complications post-chirurgicales, de la qualité de vie et de la santé sexuelle des femmes
Il y aurait moyen de traiter efficacement et de façon moins agressive les cas de cancer du col de l'utérus découverts à un stade précoce, tout en favorisant une meilleure qualité de vie post-traitement. C'est la conclusion à laquelle arrive une équipe internationale de recherche dont les travaux ont été présentés le 2 juin à la rencontre annuelle de l'American Society of Clinical Oncology.
L'essai clinique international, dirigé par la gynécologue oncologue Marie Plante, professeure à la Faculté de médecine de l'Université Laval et chercheuse au Centre de recherche du CHU de Québec – Université Laval, visait à comparer l'hystérectomie radicale, le traitement usuel pour le cancer du col de l'utérus, à l'hystérectomie simple. L'hystérectomie radicale implique l'ablation de l'utérus, du col de l'utérus, des tissus et ligaments avoisinants ainsi que d'une partie du vagin, alors que l'hystérectomie simple se limite généralement à l'utérus et au col de l'utérus.
Pour réaliser cette étude, l'équipe de recherche a recruté 700 patientes dans 12 pays. Ces femmes avaient un cancer du col de l'utérus découvert à un stade précoce et jugé à faible risque. Les participantes ont été aléatoirement subdivisées en deux groupes et soumises soit à une hystérectomie radicale ou à une hystérectomie simple. Les ganglions pelviens des participantes des deux groupes ont été étudiés afin de s'assurer que le cancer ne s'était pas propagé.
Au terme d'un suivi de trois ans, l'équipe de recherche a constaté que le taux de récurrence du cancer, le taux de survie et le taux de survie sans récidive du cancer étaient similaires dans les deux groupes.
Par contre, le taux de complications survenant dans les 4 premières semaines suivant la chirurgie était de 51% dans le groupe hystérectomie radicale contre 43% dans le groupe hystérectomie simple. Les complications survenant après la quatrième semaine étaient également plus fréquentes dans le premier groupe (61%) que dans le second (54%). L'hystérectomie simple a aussi produit de meilleurs résultats pour des éléments associés à la qualité de vie notamment l'image corporelle, l'incontinence et la santé sexuelle.
Environ 44% des cas de cancer du col de l'utérus sont détectés à un stade précoce et une bonne partie de ceux-ci sont considérés à faible risque. «Notre étude démontre que l'hystérectomie simple est une option sécuritaire pour ces femmes, commente Marie Plante. Nos conclusions influenceront probablement la pratique, en offrant un nouveau standard de traitement plus approprié pour les patientes atteint d'une maladie à faible risque.»