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Les personnes qui ont été infectées par un variant pré-Omicron de SARS-CoV-2 bénéficient d'une protection élevée contre les hospitalisations causées par le variant Omicron. Cette protection est encore plus forte si ces personnes ont aussi été vaccinées. Voilà les conclusions d'une étude publiée aujourd'hui dans la revue JAMA Network Open par une équipe de l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), de l'Université Laval et d'autres établissements de recherche du Canada.
Les chercheurs arrivent à ces constats au terme d'une analyse du risque d'infection et d'hospitalisation dues au SARS-CoV-2. L'étude, qui a porté sur près de 697 000 personnes de 12 ans et plus, a été menée entre le 26 décembre 2021 et le 12 mars 2022.
«Nous voulions déterminer si les personnes qui avaient eu une infection causée par l'un des variants de SARS-CoV-2 qui circulaient avant l'apparition d'Omicron en novembre 2021 profitaient d'une certaine protection contre Omicron. Nous voulions aussi chiffrer quelle protection procuraient les vaccins pré-Omicron contre le variant Omicron», explique le responsable de l'étude, Gaston De Serres, professeur à l'Université Laval et médecin-chef du groupe scientifique en immunisation à l'INSPQ.
Les analyses des chercheurs ont montré que:
Chez les personnes non vaccinées, une infection pré-Omicron réduit de 44% le risque d'infection par Omicron et elle réduit de 81% le risque d'hospitalisation causée par Omicron
Cette protection est plus élevée chez les gens qui ont été vaccinés, peu importe le nombre de doses reçues
La combinaison d'une infection pré-Omicron et de la vaccination procure la protection la plus élevée contre les hospitalisations. La protection ainsi conférée est de 86% avec une dose, 94% avec deux doses et 97% avec trois doses.
La protection conférée contre Omicron par une infection antérieure diminue dans le temps. Chez les personnes non vaccinées, le réduction du risque d'infection passe de 66% dans la période 3 à 5 mois postinfection à 35% dans la période 19 à 24 mois postinfection.

— Institut national de santé publique
«Les personnes vaccinées qui n'ont pas été infectées par le virus ont une protection moins durable contre les risques d'hospitalisation. Si elles ont 60 ans et plus ou si elles ont une maladie chronique, il est important qu'elles reçoivent les doses de rappel prescrites», souligne Gaston De Serres.
— Gaston De Serres, au sujet des recommandations du Comité sur l'immunisation du Québec
«Les personnes qui ont fait une infection pré-Omicron et qui ont été vaccinées deux fois bénéficient d'une bonne protection contre les hospitalisations causées par le variant Omicron BA.1, qui circulait à la fin de 2021 et au début de 2022. Présentement, le Comité sur l'immunisation du Québec recommande une dose de rappel après cinq mois et un intervalle de trois mois entre une infection et un rappel du vaccin. Si des études futures montrent qu'une infection antérieure protège bien contre le principal variant qui circule maintenant au Québec (BA.5), les recommandations pourraient être revues pour tenir compte de l'effet protecteur que procure une infection au SARS-CoV-2.»
Les signataires de l'étude rattachés à l'Université Laval et au Centre de recherche du CHU de Québec – Université Laval sont Marc Brisson, Chantal Sauvageau, Nicholas Brousseau, Rodica Gilca, Denis Talbot, Geneviève Deceuninck, Christophe Garenc, Phillippe De Wals et Gaston De Serres.