
L'album Les Hurons-Wendats et le troc fait partie de la série Premières Nations, qui vise à amener l'enfant à porter un regard exempt de préjugés sur ces communautés.
— Dominique et compagnie
Publié aux éditions Dominique et compagnie, cet ouvrage est son énième collaboration avec l'auteur Michel Noël. Le duo est derrière la populaire série Les Papinachois, qui lui a valu le premier prix du Conseil des arts du Canada. Depuis plus de trente ans, Joanne Ouellet, chargée de cours à l'École de design, consacre une partie de son oeuvre aux récits inuits et à ceux des Premières Nations. Celle qui a grandi près de la réserve de Wendake prend ses contrats d'illustration très au sérieux. D'un livre à l'autre, elle se documente énormément pour bien maîtriser son sujet.
Pour Les Hurons-Wendats et le troc, elle a replongé dans des ouvrages et des documents d'archives, en plus de revisiter le Site traditionnel huron. Ce n'est qu'une fois la recherche terminée qu'elle a commencé ses esquisses, donnant une importance capitale à chaque détail. «Le livre s'adresse aux enfants; c'est important de leur raconter des choses qui soient vraies, et ce, même si on est dans la fantaisie et dans le rêve. Par exemple, si je fais un motif sur le costume d'un personnage, c'est celui des Hurons-Wendats et non des Inuits. Ce livre, comme tous les autres, est très riche en informations.»
Très souvent, l'artiste fait le tour des écoles primaires, des salons du livre et des bibliothèques municipales pour expliquer son processus créatif aux enfants. Chaque fois, elle apporte des objets qui l'ont inspirée, comme des mocassins, un panier d'écorce ou des fourrures. De cette façon, elle veut démystifier différents aspects des traditions et de la culture amérindiennes. «Les gens ne connaissent pas les Premières Nations. On vit avec elles, on les côtoie, mais on ignore tout de leur culture. Les enfants, s'ils apprennent à les connaître alors qu'ils sont jeunes, auront un horizon plus grand. Une fois qu'il a été touché, un enfant demeurera sensible toute sa vie», insiste-t-elle.
Joanne Ouellet ne fait pas seulement des contes pour enfants. Celle qui enseigne l'illustration à l'Université depuis 1986 mène également une prolifique carrière d'artiste peintre. Ses toiles expriment son amour des autres cultures, de la nature et des animaux. Sur la Côte-Nord, aux îles de la Madeleine ou à l'île d'Orléans, elle peut passer des heures entières à observer le paysage avant de faire son premier dessin. Elle quitte l'endroit lorsque le soleil se couche. Quand vient le temps de peindre une huile sur toile, elle sort ses croquis, où elle retrouve cette atmosphère de calme et de sérénité. «C'est ainsi que je me nourris. Derrière un appareil photo, on ne voit rien. Quand je regarde mes cahiers d'esquisses, je me rappelle exactement la température qu'il faisait, les oiseaux, la nature. Ces oeuvres, ce sont ma mémoire.»
Récemment, les Éditions Les heures bleues ont publié un recueil de ses esquisses, Carnets des oiseaux de rivage des îles du fleuve Saint-Laurent. Un autre ouvrage est en cours de préparation, cette fois sur les paysages de la Minganie.