
De gauche à droite: Sylvie Lauzon, présidente directrice générale, Diabète Québec, Jean-Marie Ekoé, président du Conseil professionnel de Diabète Québec et endocrinologue, Marie-Ève Tanguay, India Tanguay-Doucet, André Bégin-Drolet, professeur au Département de génie mécanique, Manon Tanguay, Raymond Bouchard, comédien, Marcel Breton, président du CA de Diabète Québec.
— Xavier Dachez
Pour la mère d'India, Manon Tanguay, ce diagnostic a eu l'effet d'une bombe. «Je savais que le diabète représentait un handicap pour la vie, que c'était une maladie incurable, dit-elle. Pendant quelques années, India a dû recevoir jusqu'à cinq injections d'insuline par jour. Il a fallu apprendre à compter les glucides dans tout ce qu'elle mangeait.» Seule lueur d'espoir dans ce tableau un peu sombre: l'avancement de la recherche dans le domaine. C'est ici qu'entre en jeu le travail de deux professeurs en génie mécanique de l'Université, André Bégin-Drolet et Jean Ruel, qui travailleront en collaboration avec une équipe de chercheurs de l'Université McGill pour élaborer un pancréas bio-artificiel.
«Il s'agit d'une très belle histoire», affirme l'ingénieur-chercheur André Bégin-Drolet, qui a récemment reçu une subvention de 20 000$ de Diabète Québec pour poursuivre cette recherche entreprise depuis un an. Et pour cause, puisque le professeur a appris récemment que ce montant de 20 000$ avait été amassé par India Tanguay-Doucet et sa famille, par la tenue de plusieurs activités de financement depuis presque deux ans. C'est dans ce contexte que Diabète Québec a proposé de créer la bourse India-Tanguay-Doucet.
«C'est un projet très humain et très touchant», dit André-Bégin Drolet, qui se dit impressionné par la volonté de la jeune fille et de sa mère. «Il est certain que cela pourrait prendre des années avant qu'il se concrétise», précise l'ingénieur. Essentiellement, l'équipe de l'Université Laval se chargera de l'impression en trois dimensions de filaments de sucre. De leur côté, les chercheurs de l'Université McGill travailleront sur les cellules biologiques nécessaires à la reproduction de certaines fonctions du pancréas, notamment la sécrétion d'insuline. Une fois les cellules prêtes, celles-ci seront intégrées au modèle conçu par les chercheurs de l'Université Laval. Enfin, la combinaison des cellules biologiques aux sucres permettra une réplique de la vascularisation naturelle d'un pancréas.
Il va sans dire que Manon Tanguay fonde énormément d'espoir sur ce projet, qui pourrait grandement améliorer la vie de sa fille. Pour le moment, cette battante a déjà accumulé 4 000$, qui alimenteront une prochaine subvention dont pourront profiter les personnes atteintes de diabète de type 1. Quant à India, elle reste très «zen»: «Je fais confiance à la vie. C'est une belle lueur d'espoir.»