
«C'est une chose que de danser ou de s'embrasser de cette façon une fois pour s'amuser, mais c'en est une autre si on le fait tous les samedis soirs ou encore, si cela ne convient pas à la fille», estime Francine Lavoie.
Telles sont quelques-unes des conclusions d’une enquête menée entre autres chercheurs par Francine Lavoie, professeure à l’École de psychologie, auprès de 36 intervenants sociaux de Montréal et Québec en lien avec des jeunes âgés de 12 à 17 ans. L’étude visait à mieux comprendre le contexte dans lequel s’inscrivent ces baisers, de même que les danses érotisées entre filles, et celles mettant en scène une fille et un garçon. Mimant les positions sexuelles, ces danses consistent en des caresses mutuelles à l’entrejambe ou le frottement des fesses de la fille sur le pénis du garçon.
À la lumière de ce que lui ont rapporté les intervenants, Francine Lavoie explique que ces comportements seraient loin d’être généralisés chez les ados et que ceux qui les adoptent ne sont pas tous des jeunes en difficulté, comme on est parfois porté à le croire. Par contre, des intervenants ont affirmé que certains facteurs pouvaient prédisposer des jeunes à ces pratiques. Parmi ceux-ci figurent le fait d’avoir été agressé sexuellement et le manque de supervision parentale.
Mais il n’y a pas péril en la demeure, soutient Francine Lavoie. «C’est une chose que de danser ou de s’embrasser de cette façon une fois pour s’amuser, mais c’en est une autre si on le fait tous les samedis soirs. Si cela ne convient pas à la fille, si ses copains l’y obligent alors là, ça devient carrément triste», dit la chercheuse. À cet égard, elle souligne que plusieurs intervenants ayant participé à la recherche s’inquiétaient des pressions explicites exercées sur les filles pour se conformer à un modèle sexy. Ils étaient toutefois moins nombreux à analyser les pressions possiblement ressenties par les garçons, comme de se conformer à un modèle masculin machiste affichant sa sexualité publiquement.