
Jean-Noël Pontbriand
«La poésie est le désir de rencontrer l’être qui est en nous. L’inspiration profonde est un désir d’existence et non pas un souhait d’exprimer nos petites bibittes, même si, lorsqu’on débute, elles ont beaucoup d’importance.»
Discuter de poésie avec Jean-Noël Pontbriand, c’est écouter un passionné des mots. Auteur de 11 recueils, il a fait partie du comité chargé de mettre sur pied le programme de certificat en création littéraire, de même que la maîtrise et le doctorat en études littéraires. De 1971 jusqu’à ce qu’il prenne sa retraite en décembre dernier, à l’aube de ses 80 ans, il a nourri les réflexions de générations d’étudiants. Sous son égide, plusieurs auteurs chevronnés ont appris les rudiments du métier, dont Esther Croft, Jean Désy et Hélène Dorion.
C’est pour cette raison que les organisateurs du Printemps des Poètes ont choisi de lui rendre hommage lors de la Journée mondiale de la poésie, le 21 mars, au complexe Le Cercle. Ils tenaient à plébisciter le rôle primordial qu’il a joué dans le milieu de la poésie au Québec.
Pour le principal intéressé, ne s’improvise pas auteur qui veut. Devenir poète requiert passion, aptitude et, surtout, travail. «Plusieurs pensent qu’avoir du talent et être écrivain, c’est pareil. Mais il faut acquérir entre les deux un métier. En arrivant, les étudiants sont uniquement préparés à une écriture de dissertation, jamais à une écriture d’expression.»
Entre deux éclats de rire, l’écrivaine Isabelle Forest se souvient de sa première rencontre avec le professeur. «Je suis partie de son cours en claquant la porte et je n’ai pas terminé la session! Ce n’est que deux ans plus tard que j’ai compris que mon écriture avait évolué grâce à lui. Je suis retournée à l’université en m’inscrivant aux deux seuls cours qu’il donnait.» Aujourd’hui coordonnatrice pour le Printemps des Poètes, elle réalise l’apport considérable de cet enseignant à sa carrière.
Le festival profitera également de l’occasion pour remettre un prix à une personnalité s’étant illustrée par la création ou la diffusion de poésie. Cette récompense de la Ville de Québec est créée en association avec l’Université Laval. Une bourse de 1000$ du Vice-rectorat exécutif et au développement sera remise au lauréat. Le nom du premier gagnant, tout comme celui du prix, sera dévoilé le 21 mars.
Pour Alain Beaulieu, directeur du programme de création littéraire et vice-doyen aux études de la Faculté des lettres, il était tout naturel de prendre part à l’événement. «On s’associe à cette activité avec grand bonheur», s’exclame-t-il, rappelant du coup la contribution de Jean-Noël Pontbriand. «Il a laissé sa trace à l’Université à la fois comme professeur ayant fait naître des vocations en poésie, mais aussi comme créateur.»