
Martin Simoneau et Diana Castillo-Flores démontrent le fonctionnement de l'appareil qui permet de mesurer la puissance du poignet.
— Marc Robitaille
L'étudiante mexicaine, en stage depuis quelques mois à l'Université, a profité de la Journée de la recherche à la Faculté de médecine, qui avait lieu le 27 mai, pour présenter un système de mesure de la force du poignet développé par l'équipe du professeur Simoneau. L'instrument principal de ce système biomécanique est un bâton au bout duquel est fixé un senseur spécialisé intégrant un inclinomètre, un gyroscope et un accéléromètre. «Le principe consiste à déplacer cet instrument le plus rapidement possible en effectuant des mouvements du poignet (supination et pronation, adduction et abduction)», explique Diana Castillo-Flores. Grâce aux données recueillies par l'appareil, les chercheurs parviennent à calculer la puissance musculaire développée par les muscles du poignet.
C'est le professeur Simoneau qui a eu l'idée de développer cet appareil. Passionné de golf et de biomécanique de l'élan au golf, il cherchait un moyen pour quantifier la puissance des poignets des joueurs. «Il existe des appareils très volumineux qui permettent de quantifier le moment de force et la puissance de plusieurs articulations comme le genou et l'épaule. Par contre, les mouvements sont guidés mécaniquement et la vitesse de mouvement est prescrite par l'appareil. La nouveauté de notre appareil est qu'il permet de mesurer de façon simple le moment de force et la puissance aux poignets, sans contrainte de vitesse. La personne est libre de bouger son articulation dans toutes les directions», explique-t-il.
Pour tester la fiabilité de cette approche, Diana Castillo-Flores et le professeur Simoneau l'ont testée à répétition sur un groupe de 12 sujets sains. «Nos analyses indiquent que les participants reproduisent les mêmes puissances musculaires à chaque test», résume l'étudiante. Le professeur Simoneau entend répéter cette expérience avec un plus grand nombre de sujets de différents âges, question de confirmer les résultats préliminaires. En principe toutefois, cette approche semble assez fiable pour quantifier objectivement la progression d'un patient au cours d'un programme de réadaptation. Elle pourrait aussi être utilisée pour évaluer l'efficacité de programmes d'entraînement visant à accroître la puissance des poignets chez les sportifs. Le chercheur envisage de commercialiser cet appareil, mais aucune décision n'a encore été prise à cet effet.