Les femmes qui ont participé à l’étude ont fourni un échantillon de sang qui a servi à doser la concentration de deux protéines indicatives du risque de maladies cardiaques, la IGF-1 et la IGFBP-3. Des études épidémiologiques antérieures avaient démontré que des concentrations élevées de IGF-1 et des concentrations faibles de IGFBP-3 étaient associées à une réduction du risque de certains problèmes cardiaques. Par la suite, les participantes devaient remplir un questionnaire détaillé sur leurs habitudes alimentaires au cours des 12 mois précédant la prise de sang. À partir de ces informations, les chercheurs ont estimé la consommation de fruits et de légumes de chaque participante selon un découpage botanique (famille des choux, légumineuses, tomates, légumes jaunes ou oranges, oignon, légumes feuilles, agrumes et rosacées c’est-à-dire pommes, poires, prunes, pêches et fraises) et selon un découpage phytochimique reposant sur la nature des principaux antioxydants en présence (aliments riches en vitamines C, en lycopènes, en bêta-carotène).
Les analyses effectuées par les chercheurs ont démontré que seule la consommation d’agrumes et de vitamine C alimentaire (excluant les suppléments) avait une incidence positive sur profil des IGF. «À notre connaissance, il s’agit de la première étude qui signale qu’une consommation élevée d’agrumes est associée à des concentrations plus élevées de IGF-1 et à des concentrations plus faibles de IGFBP-3», soulignent les chercheurs. Ils ignorent toutefois par quel mécanisme biologique ces variables sont liées. Aucun autre lien entre un groupe alimentaire et le profil d’IGF ne s’est révélé important. «Pour le moment, je considère ces résultats comme vraiment préliminaires, commente prudemment Jacques Brisson. Sur le plan scientifique, il valait toutefois la peine de les publier pour voir si d’autres groupes de recherche peuvent les confirmer.»