L’Association des étudiantes et étudiants de Laval inscrits aux études supérieures (AELIES) a lancé il y a quelques jours un sondage sur la santé psychologique de ses membres dans le contexte de la formation à distance intensive amenée par la pandémie.
«Nous travaillons sur la santé psychologique de nos membres depuis 2019, explique la présidente de l’AELIES, Aurele Fanny Deutcha Nguelieu. Cette année-là, l’enquête de l’Union étudiante du Québec révélait que 58% des étudiants universitaires souffraient de détresse psychologique. Isolement, stress, les facteurs causant cette détresse se trouvent amplifiés depuis le début de la pandémie. Nous avons reçu plusieurs courriels de membres qui se disent submergés par la communication virtuelle. C’est un facteur aggravant pour eux. Le sondage vise à mieux documenter l’incidence, sur la santé de nos membres, du transfert des cours en ligne en période de COVID-19.»
Ce sondage figure au plan d’action de l’AELIES pour l’année 2020-2021 récemment adopté par le conseil d’administration et l’assemblée générale annuelle de l’association. Ce plan diversifié comprend une soixantaine de dossiers contenant chacun jusqu’à 10 actions. L’un de ces dossiers vise l’amélioration de la transparence de l’AELIES auprès de ses membres. Cela se fera notamment en rendant accessibles des documents pertinents sur le site Web de l’association, notamment les procès-verbaux des réunions du conseil d’administration.
«Les décisions du conseil d’administration ont un impact sur le bon fonctionnement de l’association, soutient la présidente. Les membres doivent donc être tenus au courant. Cet effort de transparence est aussi un effort pour préserver la mémoire institutionnelle. Il vise également à renforcer le sentiment d’appartenance de nos membres.»
L’AELIES représente environ 11 000 étudiantes et étudiants inscrits à la maîtrise ou au doctorat. Quelque 4000 d’entre eux proviennent de l’étranger.
Plusieurs actions sont envisagées cette année dans le dossier équité, diversité et inclusion. Il y a notamment la représentation de ces valeurs auprès des différentes instances de l’Université, la tenue de journées ou de soirées sociales célébrant la diversité culturelle, et la réalisation de portraits de membres sur Instagram et à l'émission Question de savoir, diffusée sur les ondes de la radio étudiante CHYZ, pour souligner et valoriser cette même diversité. L’AELIES compte aussi mettre sur pied un comité équité, diversité et inclusion des cycles supérieurs.
«Les membres de l’AELIES présentent des profils multiples et autant de parcours atypiques, indique Aurele Fanny Deutcha Nguelieu. Il est important de mettre en lumière cette diversité, car derrière elle se cachent des enjeux multiples qu’il faut savoir saisir dans leur globalité de manière à réduire les écarts et représenter les besoins de chacun.»
Tous ne sont pas égaux devant la pandémie
Selon elle, tous ne sont pas égaux devant la pandémie. «La COVID-19, dit-elle, amène une dimension de précarité financière qui entraîne de nouveaux besoins à distance. Pour plusieurs membres, c’est ça. Au début de notre mandat, ce printemps, un sondage a révélé qu’un fort pourcentage de membres avaient besoin d’un soutien financier de l’Université pour s’adapter à la formation en ligne. Tel qu'il est prévu au plan d’action, l’AELIES offre déjà une bourse de soutien aux étudiants en situation de précarité, qui couvre 20% du coût d’achat de matériel informatique.»
Cette année, l’association entend valoriser la place du français à l’Université. Parmi les actions envisagées, notons l’organisation d’ateliers de conversation en français et la tenue d’un nombre plus élevé de retraites de rédaction. Ces retraites sont offertes gratuitement deux fois par mois en collaboration avec la Faculté des études supérieures et postdoctorales (FESP) et la Bibliothèque.
«Nous mettons la dernière main à un mémoire sur le français à l’Université, explique la présidente. Le document met en lumière la présence grandissante de la langue anglaise dans les études supérieures, entre autres dans les documents de cours. Nous proposons l’idée de mettre sur pied un bureau de valorisation de la langue française sur le campus.»
L’AELIES entend valoriser le statut de doctorant, notamment en demandant au Service de placement et à la FESP de documenter le parcours professionnel des titulaires de doctorat et de rendre publiques ces données. «Nous avions sorti l’an dernier un mémoire sur l’insertion professionnelle des doctorants, rappelle Aurele Fanny Deutcha Nguelieu, mais nous avons besoin de plus de données. Le mémoire soulignait le fait que ces diplômés sont formés dans une perspective de carrière de professeur universitaire. Or, moins de 20% d’entre eux obtiennent un tel poste.»
En 2020-2021, l’association évaluera la possibilité de réformer les assurances offertes à ses membres. Elle se penchera notamment sur la bonification du régime de soins de santé complémentaire. Une consultation juridique et un référendum sont envisagés.
L’AELIES organisera des soirées-causeries et des moments de partage d’expériences pour briser l’isolement au sein de la communauté étudiante et réduire le stress au cours des études. Le jeudi 15 octobre, l’association a pris part à un café-rencontre virtuel sur les mesures d’accompagnement mises en place par la FESP. Le 16 octobre, l’AELIES convie ses membres à une soirée cinéma au cours de laquelle sera projeté le film nîpawistamâsowin: Nous nous lèverons de la réalisatrice crie Tasha Hubbard. La projection sera suivie d’un panel de discussion. Le 21 octobre aura lieu le Forum de l’AELIES sur le thème des assurances offertes aux membres de l’association.
Calendrier des événements de l’AELIES
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