Jean-Philippe Chaput, Jean-Pierre Després et Angelo Tremblay, de la Faculté de médecine, et leurs collègues Claude Bouchard (Pennington Biomedical Research Centre) et Arne Astrup (U. de Copenhague) en ont fait la démonstration grâce au concours de 276 sujets normaux qu’ils ont suivis pendant six ans. À l’aide de données sur les habitudes de vie fournies par les participants, les chercheurs ont pu établir que, pendant la durée de l’étude, environ 20 % des petits et des gros dormeurs ont commencé à souffrir de diabète de type 2 ou d’intolérance au glucose (un état de transition qui conduit souvent au diabète) contre seulement 7 % chez les sujets qui avaient des nuits de durée moyenne.
Même en tenant compte de l’effet attribuable aux différences d’obésité entre les participants, le risque de diabète et de résistance à l’insuline demeurait tout de même plus du double chez les petits et les gros dormeurs que chez les dormeurs moyens. «Ces résultats suggèrent que la durée du sommeil constitue un nouveau facteur de risque pour le diabète de type 2 et l’intolérance au glucose», souligne Jean-Philippe Chaput.
Il n’y a pas que le risque de diabète qui soit lié à la durée du sommeil. Le même type de relation a été mis en lumière pour l’obésité, les maladies cardiovasculaires et la mortalité, toutes causes confondues. «Chez l’adulte, il semble y avoir une durée de nuit optimale d’environ 7 à 8 heures qui protège contre les maladies courantes ou contre une mort prématurée», observent les chercheurs. De plus en plus de gens semblent toutefois s’éloigner de cet optimum. En 1960, 7 % de la population américaine dormait moins de sept heures par nuit; en 2001, ce chiffre dépassait 16 %. Une enquête effectuée en 2004 a révélé que le tiers des adultes de 30 à 64 ans dormaient moins de 6 heures par nuit.