17 novembre 2020
5 lueurs d’espoir pour les femmes atteintes de cancer du sein
Grâce aux travaux de nombreux spécialistes sur le campus, les perspectives de réduire les risques, de détecter plus tôt et d’améliorer les traitements de cette maladie sont toujours meilleures
Le mois de la prévention du cancer du sein a pris fin avec octobre. Toutefois, à l’Université Laval, c’est à l’année que plusieurs chercheurs sont à pied d’œuvre pour mieux comprendre et traiter cette maladie dont on estime qu’elle touchera une québécoise sur huit au cours de sa vie. Parmi toutes les avancées réalisées par ces équipes chevronnées, voici 5 pistes encourageantes.
1- Prévenir par l’alimentation
De plus en plus d'études suggèrent que certains aliments peuvent diminuer le risque de cancer du sein. Une étude menée par Caroline Diorio et Élisabeth Canitrot, de la Faculté de médecine et du Centre de recherche du CHU de Québec – Université Laval, en apporte une nouvelle preuve. Les chercheuses ont examiné l'association entre la consommation de produits laitiers maigres et cette maladie. Selon leurs analyses, la consommation quotidienne d'au moins deux produits de ce type pourrait réduire substantiellement le risque de développer un cancer du sein chez les femmes non ménopausées.
2- Évaluer avec précision le risque individuel
Prédire avec justesse le risque de développer un cancer du sein afin d’adapter le test de dépistage par mammographie au risque individuel de chaque femme, de façon à rendre sa portée plus efficace. Voilà où se situent les efforts de Jacques Simard et de son équipe des Facultés de médecine et de pharmacie et du Centre de recherche du CHU de Québec – Université Laval. En s’appuyant sur un repérage toujours plus précis des gènes associés aux différents sous-types de cancer du sein, le projet PERSPECTIVE évalue une approche de dépistage personnalisée utilisant un outil de prédiction novateur qui combine les facteurs de risque associés au cancer du sein (antécédents familiaux, habitudes de vie, facteurs hormonaux, densité mammaire) à un score de risque polygénique incluant 300 variations génétiques, unique à chaque femme. Le but ultime est d’accroître les bénéfices et de diminuer les inconvénients du dépistage du cancer du sein.
3- Diagnostiquer au plus tôt
Plus le cancer est détecté tôt, plus grandes sont les chances de guérison. Faire parler les gènes pour favoriser cette détection précoce, voilà la piste qu'explore une équipe de la Faculté de médecine et du Centre de recherche du CHU de Québec – Université Laval dont font partie Caroline Diorio et Francine Durocher. Les transformations cellulaires qui font qu'une cellule normale devient cancéreuse ou qu'une cellule cancéreuse devient plus agressive s'accompagnent de modifications dans l'expression de certains gènes. Les deux professeures et leur groupe font le pari qu’une connaissance pointue de la signature génomique à chaque étape de ces transformations pourrait permettre de détecter très tôt la présence de cellules anormales. Dans le cadre de leurs travaux, ces chercheuses explorent aussi l’idée qu’en modulant l'expression des gènes en cause, il serait possible de prévenir ou de ralentir la progression du cancer du sein.
4- Miser sur bienfaits du sommeil
L’importance d’un sommeil de qualité n’est plus à démontrer dans la population en général. Chez les personnes atteintes de cancer, cette importance est encore plus grande. Les travaux que Josée Savard et son équipe de l'École de psychologie mènent sur les troubles de sommeil ont démontré que la chimiothérapie et l’insomnie ne font pas bon ménage. Le manque de sommeil fragiliserait le système immunitaire, ce qui augmenterait le risque de développer des infections pendant la phase de traitement et les semaines qui suivent. Ces recherches ont inspiré un programme d’intervention contre l'insomnie qui est en phase d’implantation au CHU de Québec – Université Laval. Ultérieurement, il sera intégré aux soins de routine offerts aux personnes atteintes de tout type de cancer.
5- Et sur ceux de l’activité physique
L’activité physique a des effets bénéfiques reconnus chez les femmes aux prises avec un cancer du sein. Il y a quelques années, Caroline Diorio et son équipe de la Faculté de médecine ont démontré que la pratique quotidienne d'activités physiques de faible intensité pouvait avoir un effet protecteur contre les récidives du cancer du sein. Plus récemment, une autre étude menée par son équipe a montré que l’activité physique était associée à une réduction de l’inflammation dans la glande mammaire. Voilà qui, selon la chercheuse, pourrait expliquer l’effet protecteur de l’activité physique sur le risque du cancer du sein et sur le risque de récidive. Mieux comprendre ces risques est un autre pas vers une meilleure compréhension de cette maladie et vers l'amélioration des traitements.