
La directrice de la halte-garderie, Myriam Auguste, encadre un milieu de garde qu'elle souhaite empreint de zénitude.
— Yan Doublet
Il n'est pas toujours facile de concilier les cours, les périodes d'études, les travaux d'équipe ou la rédaction d'une thèse avec son rôle de parent. Pour offrir de meilleures conditions d'études et appuyer la réussite des étudiantes-parents et étudiants-parents, une halte-garderie a ouvert ses portes au pavillon Alphonse-Marie-Parent le 27 mai 2024. Depuis un an déjà, grâce à ce service, les parents inscrits à un programme d'études à l'Université Laval peuvent bénéficier de quelques heures de répit dans leurs obligations familiales pour se consacrer en toute quiétude à leurs études.
«La halte-garderie, c'est une action concrète pour permettre aux étudiants-parents d'améliorer leur quotidien», explique l'étudiante Linda Wong, ancienne coordonnatrice des affaires externes de l'Association des étudiantes et étudiants de Laval inscrits aux études supérieures (AELIES), qui était responsable du projet de halte-garderie pour l'année universitaire 2024-2025. Elle précise que les parents peuvent réserver jusqu'à 6 blocs de 4 heures par enfant par semaine. «Le tarif de 15$ par bloc est raisonnable et il donne droit à un crédit d'impôt, donc ça permet de réduire le stress financier», ajoute celle qui trouve ce projet tellement inspirant qu'elle continue de s'y impliquer comme bénévole, même si son mandat à l'AELIES est terminé.
Les partenaires réunis pour une inauguration officielle
Un an jour pour jour après avoir accueilli les premiers enfants, la halte-garderie a célébré le 27 mai 2025 son ouverture officielle lors d'un événement protocolaire en présence de partenaires externes – notamment des représentantes du ministère de la Famille et de l'Association des haltes-garderies communautaires du Québec – et de membres de la direction de l'Université Laval.
«Notre gouvernement est fier de soutenir une initiative comme celle de la halte-garderie de l'Université Laval. Ce milieu de garde de proximité est extrêmement facilitant pour les parents-étudiants, qui pourront se concentrer sur leurs études en sachant que leur enfant est entre bonnes mains. Je tiens à remercier tous les partenaires impliqués dans ce beau projet!», a transmis dans un message la ministre de la Famille, Suzanne Roy, qui n'a pu assister à l'événement.
Plusieurs partenaires ont, en effet, collaboré à la réalisation de la halte-garderie. Au premier plan se trouve l'AELIES, sans qui le milieu de garde n'aurait certes jamais vu le jour. Porteuse du projet depuis 2021, l'association a chapeauté toutes les étapes de sa concrétisation, depuis le plan d'affaires jusqu'à l'inscription des premiers bambins. «Aujourd'hui, nous ne faisons pas que célébrer un jalon majeur dans la vie de notre association, nous célébrons surtout une amélioration dans le quotidien de nos familles étudiantes. Il s'agit d'une réalisation porteuse de sens: l'université est plus équitable, plus inclusive et plus attentive aux réalités de tous ses étudiantes et étudiants. La halte-garderie incarne une idée puissante: celle qu'il est possible d'étudier, de rêver et d'élever un enfant en même temps», a affirmé Jeff René, nouvellement coordonnateur des affaires externes de l'AELIES et responsable du projet.
L'idée d'une halte-garderie est d'abord venue de l'Association des parents-étudiants de l'Université Laval (APEtUL). Déjà avant la pandémie, ce regroupement explorait diverses possibilités pour aider sa centaine de membres à concilier études et famille. «Ce que nous inaugurons aujourd'hui, c'est plus qu'un lieu, c'est un message fort: celui que notre université sait évoluer avec son temps et qu'elle sait reconnaître la richesse des parcours étudiants multiples et différents. C'est aussi la preuve que l'Université Laval est un espace de vie, de solidarité et de justice sociale, et que les murs de l'enseignement supérieur peuvent aussi accueillir les rires des enfants», a déclaré Fatou Dia, présidente de l'APEtUL.
Le Vice-rectorat aux études et aux affaires étudiantes, le Vice-rectorat aux infrastructures et à la transformation et la Confédération des associations d'étudiants et étudiantes de l'Université Laval (CADEUL) ont aussi collaboré au projet.

Lors de l'inauguration officielle étaient présentes et présent Nancy Gervais, conseillère politique au cabinet de la ministre de la Famille, Jeff René, coordonnateur des affaires externes de l’AELIES, Ingrid Avila Tiomo, présidente de l'AELIES, Myriam Auguste, directrice de la halte-garderie, Fatou Dia, présidente de l’APEtUL, et Sophie D'Amours, rectrice de l'Université Laval.
— Yan Doublet
La rectrice Sophie D'Amours a salué cette grande initiative collective. «Je suis fière du mouvement communautaire derrière ce geste. Faire des études universitaires, ce n'est pas une mince tâche et, quand on est parent, il y a des complexités qui s'ajoutent. Je le sais par expérience. Moi aussi, j'ai été étudiante-parent. J'ai eu mon premier enfant pendant mes études doctorales. Je l'ai présenté à mon comité de thèse comme un chapitre de ma thèse, parce que j'ai dû conjuguer mes recherches avec mon rôle de mère», a confié la rectrice.
Améliorer le bien-être des familles sur le campus
Savoir son enfant en sécurité pendant qu'on étudie, c'est bien; savoir qu'il bénéficie de soins attentionnés et propices à son développement éducatif et social, c'est encore mieux. La halte-garderie n'est pas qu'un service de «surveillance» des tout-petits. Sa directrice, Myriam Auguste, qui compte plus de 30 ans d'expérience en éducation de la petite enfance, tient à souligner que, même s'il s'agit d'un service de garde ponctuel, les enfants y «remplissent leur petit baluchon» à chacune de leurs présences. Ses installations sont un milieu de vie, zen et bienveillant, où sont mises en place de nombreuses activités éducatives.
«L'âme de la halte-garderie est zen, tant par le choix des couleurs et du décor, par le matériel offert aux enfants que par le comportement du personnel. Les enfants sont suffisamment pressés et bousculés dans la vie quotidienne. Ici, je veux qu'ils prennent leur temps pour vivre et se développer», explique Myriam Auguste.
La directrice aime leur jouer du violon et leur propose à l'occasion des activités thématiques ou spéciales. «Pendant la Semaine de la citoyenneté, nous avons joué à des jeux traditionnels d'autres pays. Pendant le Mois de l'alimentation, nous avons fait du beurre à partir de la crème et nous avons aussi fait deux sortes de jus de pommes: un avec la pelure et l'autre sans la pelure. À notre surprise, les enfants ont préféré celui avec la pelure», raconte-t-elle.
«C'est un milieu extraordinaire! Non seulement il permet d'accorder du temps aux étudiantes-parents et étudiants-parents pour s'accomplir, mais avec son approche pédagogique et son accompagnement, il permet également aux tout-petits de bien vivre avec le fait d'être des enfants d'étudiants-parents», a remarqué la rectrice Sophie D'Amours.
La halte-garderie est un projet financé par le chantier Le bien-être de notre communauté. Elle a également bénéficié d’un soutien financier du ministère de la Famille.

Après la cérémonie d'inauguration, la vice-rectrice aux études et aux affaires étudiantes, Cathia Bergeron (à gauche), et la rectrice, Sophie D'Amours (au centre), ainsi que tous les autres invités, ont eu droit à une visite guidée de la halte-garderie, située au pavillon Alphonse-Marie-Parent. La halte-garderie accueille les enfants des étudiantes-parents et des étudiants-parents pour des blocs de 4 heures.
— Yan Doublet