Une récente étude, dirigée par le professeur Arsène Zongo, de la Faculté de pharmacie de l'Université Laval et du Centre de recherche du CHU de Québec – Université Laval, vient ajouter un nouvel élément au dossier des risques que peut entraîner l'usage du cannabis. Dans un article publié par la revue Psychiatry Research, le professeur Zongo et ses collaborateurs rapportent que le cannabis médical est associé à un risque deux fois plus grand de dépression.
Les chercheurs arrivent à cette conclusion après avoir évalué l'incidence de consultation à l'urgence ou d'admission à l'hôpital en raison de trouble dépressif chez 54 000 personnes ayant une prescription pour se procurer du cannabis médical. Cette incidence a été comparée à celle d'un groupe témoin de 161 000 personnes qui n'avaient pas une telle prescription.
Les analyses ont révélé que le risque de trouble dépressif était 2,0 fois plus élevé dans le groupe cannabis médical que dans le groupe témoin. En excluant des analyses toutes celles qui avaient des antécédents de trouble psychologique avant de recevoir une prescription de cannabis médical, le risque de trouble dépressif associé au cannabis médical passe à 2,2 fois.
La dépression toucherait un peu plus de 5% de la population adulte au Canada. Les traitements reconnus sont inefficaces chez la moitié des patients, de sorte que plusieurs pourraient être tentés de se tourner vers le cannabis médical pour trouver un soulagement à leurs maux, avancent les auteurs de l'étude.
«La possibilité que le cannabis médical augmente le risque de dépression devrait faire partie de l'analyse avantages-inconvénients qui devrait précéder la prescription de cannabis médical, en particulier pour les patients qui veulent en utiliser pour traiter un trouble dépressif», concluent les chercheurs.
L'étude publiée dans Psychiatry Research est signée par Jerry Liwono Yana et Arsène Zongo, de l'Université Laval, Cerina Lee et Dean Eurich, de l'Université de l'Alberta, et Jason Dyck et John Hanlon, de l'Université de Toronto.