Enseignement à distance, conversations entre amis ou avec la famille sur Zoom, séries sur Netflix, couvre-feu à 20h, les occasions de ne pas bouger ne manquent pas en temps de pandémie. Ajoutez à cela la fermeture des centres d'entraînement ainsi que l'hiver qui refroidit les ardeurs de ceux qui sont déjà tièdes à l'idée de mettre le nez dehors et la table est mise pour que la sédentarité gagne du terrain.
C'est d'ailleurs ce qui s'est produit chez les 18-24 ans au Québec, révèle une enquête de l'Institut national de santé publique du Québec. À titre d'exemple, la pratique d'activité physique a diminué de 38% dans ce groupe d'âge après la rentrée de septembre dernier. «Ailleurs dans le monde, d'autres études ont montré que les étudiants universitaires bougeaient moins et mangeaient davantage depuis le début de la pandémie, signale la professeure Isabelle Nault, de la Faculté de médecine. Ces mauvaises habitudes tendent à se maintenir, même lorsque les mesures de confinement sont assouplies.»
Pour contrer cette tendance lourde chez les étudiants universitaires, une équipe de l'Université Laval et du Centre de recherche de l'Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec, formée des cardiologues Isabelle Nault et Paul Poirier (Faculté de pharmacie), du kinésiologue Sébastien Cartier et de stagiaires en kinésiologie, a produit des capsules vidéos destinées à être intégrées aux cours à distance. «Chaque capsule dure entre 2 et 3 minutes. Le professeur peut présenter une capsule en début de cours et en diffuser d'autres lorsqu'il juge que les étudiants ont besoin d'une pause», suggère la professeure Nault.
L'idée de produire ces capsules lui est venue en septembre dernier alors qu'elle devait participer à un congrès médical en ligne. «La perspective de passer le vendredi soir et toute la journée de samedi assise devant un écran m'est apparue d'un ennui mortel. J'ai installé mon écran près de mon tapis roulant et j'ai passé une partie du congrès à bouger et à faire des exercices. J'étais beaucoup plus motivée et plus attentive aux présentations des conférenciers.»
Pour le moment, l'équipe a produit quatre capsules proposant des exercices d'intensité modérée ne nécessitant pas d'équipement spécial (une cinquième capsule aborde l'ergonomie du poste de travail). «Ces pauses actives pendant un cours en ligne ne remplacent pas une séance d'entraînement de 30 minutes, mais elles brisent le cycle de la sédentarité et elles favorisent l'attention des étudiants par la suite», estime la professeure Nault.
L'équipe étudie la possibilité de donner un accès direct à ces capsules aux étudiants et au personnel de l'Université Laval afin qu'ils puissent s'en inspirer pour prendre des pauses actives. Pour l'instant, les efforts de diffusion de ce matériel ciblent le corps professoral. Pour en savoir plus sur la façon d'intégrer ces capsules à vos cours, il suffit d'écrire à Isabelle.Nault@criucpq.ulaval.ca.