Leur concept a été choisi à l'issue d'un concours organisé conjointement par le Carnaval et l'École d'architecture. Le bâtiment éphémère, en cours de construction, sera réalisé à partir de 1 800 blocs de glace. Surmonté d'une tour de 47 pieds, il couvrira une superficie de 9 660 pieds carrés. Ses formes circulaires inviteront les carnavaleux à déambuler et à s'imprégner de l'ambiance multimédia. «Les courbes du palais s'enchaînent, s'élargissent, se rétrécissent. Nous voulons que les gens soient engagés dans le parcours, qu'ils explorent le lieu, qu'ils le découvrent», explique Daniel-Alexandre Bleau.
Il s'agit de la deuxième fois qu'un tel concours de création est organisé. Les concepts ont été évalués selon leur originalité, leur faisabilité et le respect du visuel du spectacle préalablement fourni aux étudiants. C'est l'aspect concret du concours qui a incité Sandrine Arguin-Marchand à y participer. «Pour des étudiants de première année en architecture comme nous, c'était une belle occasion de travailler dans un contexte réel. Souvent, les ateliers reposent sur des mises en situation. Le fait de savoir que notre concept pouvait être concrétisé, c'était très motivant.»
Les deux complices ont travaillé pendant un mois sur leur projet. Maquettes, illustrations et analyses à l'appui, ils ont fait preuve d'audace en proposant de construire un palais aux formes plus organiques, un peu comme s'il avait été façonné par le vent. Ils ont eu carte blanche, mais dans un cadre très strict. «En plus de travailler avec une matière éphémère, les étudiants avaient le défi d'adapter le palais de glace à des contraintes techniques très précises. Parce qu'il y aura des projections lumineuses, ils ont dû respecter une série de critères, comme la dimension des salles. Il y avait énormément de contraintes liées au multimédia», explique Marie-Eve Jacob, directrice commercialisation du Carnaval et membre du jury.
Cette modernisation du palais de glace s'inscrit dans un vaste projet visant à dynamiser l'image du Carnaval. Depuis l'an dernier, plusieurs changements ont été apportés pour renouveler l'offre de ce grand rendez-vous hivernal. Dans ce contexte, l'organisation espère intensifier ses liens avec l'Université, un terreau qui lui fournit, chaque année, son lot de participants, dont des duchesses, des sculpteurs sur neige et des athlètes pour la course de canots à glace. «Pour être un succès, une fête comme le Carnaval exige la participation de la population locale. Il est donc tout à fait naturel de se tourner vers l'Université Laval, qui joue un rôle extrêmement important dans la région. De plus, les étudiants se situent dans la tranche d'âge que nous désirons rejoindre. Ils représentent une clientèle que nous avons perdue au fil des ans en prenant un virage plus familial. Il est essentiel, pour nous, de rétablir ces collaborations et d'avoir une participation de la communauté universitaire», affirme Marie-Eve Jacob.
La directrice commercialisation peut compter sur une solide programmation cette année. En effet, ce 64e Carnaval propose plus d'une trentaine d'activités pour tous les goûts. Entre autres, des ateliers de sculpture sur neige, des contes et un jeu de soccer géant s'ajouteront aux traditionnels défilés de nuit, course de canots à glace et couronnement de la reine.
Il sera possible de visiter le palais de glace du 26 janvier au 11 février. Un billet inclus dans l'achat de l'effigie du Carnaval comprend l'expérience multimédia. De plus, chaque fin de semaine, des graffeurs seront sur place pour créer des œuvres devant le public.
Pour se procurer l'effigie: carnaval.qc.ca
Le 64e palais de glace en quelques chiffres
- La plus imposante structure depuis 10 ans
- Deux semaines de construction
- 1 800 blocs de glace disposés sur 9 600 pieds carrés
- Une tour d'une hauteur de 47 pieds
Inspiré des aurores boréales, le concept de Sandrine Arguin-Marchand et Daniel-Alexandre Bleau présente un palais aux formes plus organiques, un peu comme si le bâtiment avait été façonné par le vent.
Depuis le 4 janvier, l'équipe de sculpteurs et d'artisans travaille d'arrache-pied afin de livrer le palais de glace dans les temps.
Photo: Le Soleil / Jean-Marie Villeneuve
Du 26 janvier au 11 février, le Carnaval de Québec propose plus d'une trentaine d'activités aux quatre coins de la ville, dont les incontournables défilés de nuit.
Photo: Simon Armstrong