
«Le Forum Jeunesse nous avait approchés avec l’idée de tenir une rencontre de réflexion sur la démocratie, rappelle Sophie Blais-Michaud, étudiante au baccalauréat en psychologie et vice-présidente aux affaires externes de la CADEUL. De notre côté, nous avions remarqué un grand intérêt chez de nombreux étudiants de l’Université pour la grève étudiante du printemps dernier et ensuite pour les élections générales du 4 septembre.»
En 2012, la démocratie s’est retrouvée au cœur de l’actualité pendant plusieurs mois. Durant ce forum, les participants ont élargi leur réflexion et trouvé de nouvelles pistes d’action, guidés en cela par une brochette de spécialistes. Parmi ceux-ci, Jean-Paul L’Allier, ancien maire de Québec.
«Les personnes ont notamment insisté sur les notions de dialogue entre le citoyen et l’élu ainsi que sur la démocratie locale, explique Romain Thibaud, étudiant en sciences des religions et vice-président aux communications de la CADEUL. Dans son discours, Jean-Paul L’Allier a parlé des conseils de quartier créés sous son administration. Il a reconnu que cette forme de microdémocratie municipale n’était pas utilisée de façon optimale.»
Selon Romain Thibaud, les élus municipaux ne tiennent pas toujours compte de la parole citoyenne. Il cite en exemple la récente consultation publique sur le plan de développement urbain du quartier Saint-Roch à Québec. «Plus de 250 citoyens ont participé à cette consultation, indique-t-il. Or, plusieurs craignent que la Ville ignore leurs points de vue. Au forum, il a été recommandé de favoriser un dialogue sain entre citoyens et élus, un rapport de confiance transparent entre eux.»
Durant le forum, on a notamment échangé sur la notion de légitimité et sur le mode de scrutin. «Les participants ont aussi discuté de la création d’une assemblée constituante pour le Québec avec une participation des citoyens dans sa construction et sa continuité», souligne Romain Thibaud.
Selon lui, l’idée d’une téléréalité sur les mécanismes des institutions démocratiques est dans l’air du temps. «Comme les données publiques brutes accessibles aux citoyens et le concept de gouvernement numérique, poursuit-il. S’impliquer grâce aux nouvelles technologies que sont les médias sociaux, qui focalisent sur des objectifs communs, a été beaucoup évoqué.»
Les invités comprenaient le ministre Bernard Drainville, responsable des réformes démocratiques et de la participation citoyenne. «Le ministre a été éloquent, raconte Sophie Blais-Michaud. Il se disait prêt à faire des changements. Il disait que les citoyens devaient retrouver le sentiment d’avoir un pouvoir sur leurs institutions démocratiques. La société a laissé les choses en plan suffisamment longtemps. C’est maintenant le temps d’avancer.»
Dans les suites à donner au Forum Démocratie, la CADEUL tiendra, fin janvier, début février, une soirée de type 5 à 7 pour les participants. Elle remettra également au ministre Drainville un rapport contenant les idées discutées lors du forum. «Nous avons lancé une grande réflexion que les personnes peuvent s’approprier», explique Romain Thibaud. Un groupe Facebook permet aussi d’échanger sur le sujet. Plus de 120 internautes en sont membres.