
Les chercheurs ont testé le bateau sur le lac Walker dans la réserve faunique de Port-Cartier-Sept-Îles cet été. L'exercice a permis d'établir que ce lac a une profondeur maximale de 280 mètres, ce qui en fait le plus profond lac du Québec.
D'une longueur de huit mètres, le Louis-Edmond Hamelin est un bateau d'aluminium avec cabine de pilotage équipé de matériel sophistiqué permettant l'exploration et la cartographie des fonds marins et lacustres. «C'est probablement le meilleur équipement du genre en milieu universitaire au Canada», estime Patrick Lajeunesse, professeur au Département de géographie et chercheur au CEN, qui en sera le principal utilisateur. Le bateau a coûté 130 000 $ et l'équipement installé à bord vaut près de 700 000 $. On y trouve, entre autres, un profileur de sédiments, un sonar à balayage latéral et un échosondeur multifaisceau grâce auxquels les chercheurs peuvent établir la composition des sédiments marins et lacustres et cartographier les fonds.
Cette acquisition facilitera grandement le travail des chercheurs sur le terrain. Jusqu'à présent, l'équipe du professeur Lajeunesse utilisait une petite embarcation de type Zodiac ou une plate-forme pour sillonner les plans d'eau. «Lorsque le vent se levait, il fallait annuler les sorties», raconte le chercheur qui travaille notamment à la baie d'Hudson. Le Louis-Edmond Hamelin a été conçu pour faire face à ce type d'intempéries et il peut croiser aussi bien en eaux profondes qu'à proximité des rives.
En juillet, le bateau a été mis à l'essai sur le lac Walker, un plan d'eau long de 35 kilomètres situé sur la Côte-Nord, dans la réserve faunique de Port-Cartier-Sept-Îles. La cartographie complète du fond de ce vaste lac a été réalisée sans anicroche par l'équipe de Patrick Lajeunesse et Pierre Francus, de l'INRS. L'exercice a permis d'établir que ce lac a une profondeur maximale de 280 mètres, ce qui en fait le plus profond lac du Québec. Le précédent record (252 mètres) était détenu par le lac du cratère des Pingualuit situé dans la région du Nunavik.
Au cours des prochaines années, le Louis-Edmond Hamelin servira à des recherches menées sur des plans d'eau du Québec, depuis le Saint-Laurent jusqu'à la baie d'Hudson. «C'est un équipement qui appartient au CEN et tous les membres du centre pourront l'utiliser», précise le professeur Lajeunesse. Ceux qui tiendront la barre de ce bateau devront, tout comme il l'a fait, suivre une formation de deux semaines pour obtenir un droit de pilotage. «Cette formation nous apprend ce qu'un capitaine de bateau doit savoir pour naviguer de façon sécuritaire. On s'initie aux manœuvres de pilotage, aux mesures d'urgence, à l'utilisation de la radio VHF et aux premiers soins.»
Les subventions qui ont servi à l'acquisition de ce bateau et de l'équipement scientifique proviennent de la Fondation canadienne pour l'innovation, du ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport et du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie.