Tout en dénonçant le dogmatisme religieux, les signataires déplorent dans le mémoire que la discussion publique sur les accommodements raisonnables se fasse au détriment de femmes de groupes minoritaires «que l’on stigmatise et qui sont victimes de toutes sortes de préjugés dégradants.» La présentation de certaines statistiques soulignant les difficultés d’intégration sur le marché du travail des diplômées universitaires venues d’ailleurs montre clairement la discrimination dont elles peuvent être la proie. Par ailleurs, le mémoire pointe du doigt certaines lois et politiques canadiennes et québécoises en matière d’immigration, en particulier le Programme de regroupement des familles. Ce parrainage permet aux femmes d’immigrer au Canada, mais il les place aussi «sous la dépendance de la personne qui les parraine, généralement un homme.» Au Québec, font remarquer les chercheuses, «ces femmes n’ont pas accès au programme de francisation parce que seules les personnes sur le marché du travail y sont admises.»
Par ailleurs, le rapport souligne que «la liberté de religion ne peut être interprétée d’une façon qui porte atteinte au droit à l’égalité entre les femmes et les hommes.» Du même souffle, ses signataires demandent au gouvernement de faire preuve de volonté politique pour favoriser «le vivre-ensemble pour toute la population du Québec». Comment y arriver? Notamment en octroyant davantage de ressources économiques pour atténuer les inégalités de classe et celles entre les hommes et les femmes, et en favorisant l’interculturalisme. Selon les chercheuses, cette voie privilégie l’ouverture et la construction de valeurs communes, notamment l’égalité des hommes et des femmes, dans le respect du français, langue commune à tous.