
«Manger local» vise à réduire la quantité de gaz à effet de serre émis par le transport des marchandises alimentaires. De juin à octobre, les Québécois trouvent facilement de quoi se nourrir. Petits fruits et légumes peuvent être cueillis au potager, achetés directement de l’agriculteur dans un marché public ou obtenus au moyen d’un abonnement à des paniers biologiques.
Toutefois, l’éventail de produits régionaux est passablement réduit lors de la saison froide. Que faire alors? À part fabriquer des conserves pendant l’automne, ce qui ne suffit évidemment pas, il existe quelques options pour se procurer des produits frais.
L’organisme Équiterre (equiterre.org) recense les producteurs biologiques qui offrent des paniers d’hiver constitués des surplus de légumes racines. Il est possible de compléter cet approvisionnement local en se procurant de la viande, des produits transformés et des herbes cultivées en serre chez ces mêmes fermiers.
Dans la région de Québec, la Ferme du Bon Temps (fermedubontemps.com) offre un abonnement pour trois paniers d’hiver, tandis que la Coopérative La Mauve (lamauve.com) propose une série de huit paniers hivernaux, de novembre à février, et de six paniers printaniers, de mars à mai. Il est encore temps de s’inscrire chez l’un ou l’autre. Le point de chute pour la Ferme du Bon Temps à Québec se situe à la Boucherie Eumatimi, au 241, rue Saint-Joseph. Pour les paniers de La Mauve, il existe un point de chute à l’Université Laval et à d’autres endroits, notamment au centre-ville, à Limoilou et à Sainte-Foy.
Parmi les marchés publics, celui du Vieux-Port est ouvert durant les quatre saisons. Autre solution de rechange intéressante: le Marché de proximité de Québec (marchequebec.org) rassemble 33 producteurs qui offrent près de 1000 produits aux gens de la région tout au long de l’année. Outre les habituels fruits et légumes, on peut y trouver, entre autres, des fromages de chèvre, des yogourts biologiques, du miel, de la viande, des œufs et des pousses de toutes sortes. Le marché commercialise aussi des produits moins communs comme du tofu de fabrication artisanale, du vinaigre de cidre, de la terrine de chevreau et de l’huile de chanvre. Ce concept original permet de faire ses emplettes à partir du site Web de l’organisme, puis de récupérer sa commande au point de chute situé au 870, avenue Salaberry les mercredi et jeudi en fin de journée.
Si ce système enrichit les producteurs locaux, il doit toutefois être soutenu par les acheteurs. En plus de payer des prix justes, il faut débourser annuellement la somme de 20$ pour être membre. De plus, le Marché perçoit 15% de la facture totale pour les frais de fonctionnement. Autre bémol: les quantités de certains aliments frais étant restreintes, commander tôt en semaine s’avère essentiel pour bénéficier de la diversité des produits.
Bien sûr, l’offre locale hivernale ne peut se comparer à l’opulente variété que l’on trouve dans les épiceries. Il n’y a pas de mal non plus à profiter parfois du supermarché. Dans certains cas, l’analyse du cycle de vie des aliments peut même encourager l’approvisionnement international. Par exemple, la Nouvelle-Zélande dispose d’un climat permettant un élevage très peu énergivore des agneaux. Par ailleurs, l’efficacité de la chaîne logistique des produits importés est souvent plus grande que celle des chaînes locales.
Bien des facteurs influencent le bilan écologique des aliments à part la distance parcourue. Le mode de transport, par exemple, ou la taille des installations, qui peut créer une «écologie d’échelle». Encourager le marché local procure toutefois de nombreux bénéfices, comme le développement d’une économie régionale et des méthodes de culture moins industrielles.
Pour les Québécois qui se sentent en manque de vitamines en janvier, l’attrait des clémentines du Maroc, des bananes du Costa Rica et des kiwis de Nouvelle-Zélande restera incontestablement fort. Mais qui sait? S’ils trouvent de belles pommes cultivées ici, peut-être renonceront-ils à en importer du Mexique...

























