«Quand j’étais enfant, j’avais un microscope et je rêvais de devenir chercheur», a révélé Aymeric Averlant, qui a reçu le samedi 8 juin son diplôme de baccalauréat en sciences biomédicales. Le programme dans lequel il s’est inscrit à l’Université Laval a comblé ses attentes puisqu’il a eu la chance de faire plusieurs stages de recherche. En effet, outre un stage sur la malaria, le jeune chercheur a collaboré aux nombreux projets du professeur Cyril Schneider, sous la supervision duquel il s’est particulièrement attardé au traitement de la fibromyalgie. «J’ai développé, explique-t-il, un protocole expérimental qui s’appuie sur la stimulation magnétique transcrânienne. Grâce à ce traitement indolore et non invasif, on peut stimuler différentes zones du cerveau ou encore des muscles et des nerfs en périphérie.» Enchanté de l’expérience pratique acquise en recherche, le jeune homme entreprendra dès l’automne un deuxième baccalauréat, cette fois en physiothérapie. Éventuellement, il souhaite combiner une pratique de la physiothérapie et des activités de recherche en laboratoire.
S’il est vrai que la collation des grades représente pour Aymeric Averlant l’aboutissement d’un travail acharné et la réalisation d’un rêve d’enfant, le nouveau diplômé insiste également sur l’aspect social et humain de cette célébration. «C’est le dernier moment qu’on passe avec sa cohorte, c’est-à-dire avec des personnes qu’on a côtoyées quotidiennement pendant trois ans. Ce n’est donc pas qu’une cérémonie grandiose, c’est aussi un événement qui marque officiellement la fin d’une étape partagée avec des pairs», affirme-t-il. Le diplômé et les membres de sa cohorte comptent parmi les quelque 10 500 diplômés de l’Université Laval en 2018-2019. Au cours de cette période, l’établissement aura délivré plus de 11 000 diplômes, dont 69% sont des attestations de 1er cycle et 63,1% auront été décernés à des femmes.
Pour Mohamed Lamine Dioubate, à qui on a remis le dimanche 9 juin un diplôme de doctorat en administration et évaluation en éducation, la collation des grades marque également la fin de son séjour au Québec. Comme lui, ce sont 1 170 étudiants étrangers, soit 10,7% de tous les finissants, qui obtiennent cette année leur diplôme de l’Université Laval. Originaire de la Guinée, il souhaitait obtenir un diplôme d’une université nord-américaine, très valorisé chez lui, afin de se donner toutes les chances de faire la différence dans le système éducatif guinéen. Après avoir analysé dans sa thèse les raisons qui poussent certains parents guinéens à retirer leurs enfants de l’école, il rêve maintenant de «servir avec honnêteté et intégrité» dans son pays.
Choisi pour porter la masse et faire un discours au nom de tous les finissants présents lors de sa cérémonie, Mohamed Lamine Dioubate a d’ailleurs choisi d’insister, dans ce discours, sur les «valeurs acquises» par les finissants. «De notre passage à l’Université Laval, dit-il, en plus du savoir-faire, nous avons acquis le sens du devoir civique. Nous avons appris à travailler sans relâche avec beaucoup d’abnégation afin d’atteindre les résultats dont nous sommes fiers aujourd’hui. Toutes ces qualités acquises doivent s’illustrer dans notre vie professionnelle. Ma mère disait souvent: on a beau suivre un chemin caillouteux, on en sort toujours avec les hanches droites.»
Les cérémonies se sont poursuivies la fin de semaine suivante, notamment avec les finissants de la Faculté de musique. Parmi eux se trouvait Karine Champagne, qui a reçu samedi son diplôme de maîtrise en interprétation. Après avoir passé dix ans en Europe, cette chanteuse de jazz et mère d’un petit garçon – qui a habité aux Pays-Bas, en Finlande et en Allemagne, où elle a d’ailleurs enregistré deux albums – a choisi de faire un retour aux études. «Je me suis inscrite à la maîtrise, explique-t-elle, à la fois pour avoir de nouveaux contacts dans le milieu professionnel et pour passer plus de temps à chanter. Quand on fait une maîtrise en interprétation, on chante tout le temps! Maintenant, avec le recul, je réalise que mes études m’ont aussi permis de sortir de ma zone de confort. Les professeurs nous lançaient toujours de nouveaux défis, nous obligeaient à repousser nos limites.» La nouvelle diplômée, qui a l’intention de poursuivre ses études au doctorat, souhaite maintenant développer un projet sur l’usage, dans le scat, d’onomatopées tirées de cinq langues différentes.
Enchantée d'assister à cette cérémonie de remise des diplômes, Karine Champagne la perçoit comme une expérience émouvante et renouvelée. «C'est ma première collation des grades dans un milieu francophone. Mais, surtout, c'est la première à laquelle assiste mon fils. C’est important pour moi de le savoir dans la salle», raconte la fière maman. La finissante avait également bien hâte de découvrir les musiciens qui se sont exécutés lors de l’événement, elle qui rêve d’être un jour engagée pour chanter dans une telle cérémonie à l’Université Laval, a-t-elle avoué en riant.
Le lendemain, c'était au tour de Laurence Desrosiers, finissante à la maîtrise en relations industrielles, de monter sur scène. Après un baccalauréat en affaires publiques et relations internationales, la jeune femme a choisi de réorienter sa formation vers l’intégration et la gestion des diversités en emploi. Déjà embauchée par le Secrétariat du Conseil du trésor, elle confie que le passage des études au marché du travail demande certains ajustements, mais que les nouveaux défis la stimulent.
Ce dimanche en après-midi, les yeux se sont braqués sur elle à trois reprises durant la cérémonie puisque, en plus de recevoir son diplôme et d’avoir été nommée porteuse de la masse, Laurence Desrosiers a également reçu la Médaille d’or académique du gouverneur général. «Cette distinction, affirme-t-elle, c’est un bel honneur, mais il n’égale pas celui de livrer le discours au nom de tous les diplômés lors de ma cérémonie. C’est une magnifique tribune et j’en profite pour remercier l’entourage, qui a non seulement soutenu le parcours individuel de chacun, mais aussi cet accomplissement collectif. Nous sommes maintenant un groupe de diplômés prêts à contribuer à la société.» Déformation professionnelle oblige, elle a également fait, dans son allocution, un appel à l’inclusion des diversités en emploi.
La collation des grades est bien sûr un moment idéal pour souder les liens entre les membres de la communauté universitaire. D’ailleurs, Laurence Desrosiers avoue que, depuis quelques jours, elle interprète différemment le slogan «Fierté UL». «Pour la première fois, indique-t-elle, ce slogan signifie vraiment quelque chose pour moi. L’attente de l’événement a vraiment généré chez moi un sentiment de fierté. Je suis plus que jamais fière de mon université, fière d’être une diplômée UL!» Ces cérémonies constituent aussi une source de fierté pour bien des employés de l’établissement puisque leur tenue requiert le dévouement et la collaboration de 171 employés issus de 27 unités.
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Aymeric Averlant (deuxième à partir de la gauche), qui a reçu son diplôme de baccalauréat en sciences biomédicales, a toujours rêvé de devenir chercheur.
Photo :Jean Rodier
Mohamed Lamine Dioubate, à qui on a confié la tâche de porter la masse, a reçu un diplôme de doctorat en administration et évaluation en éducation.
Photo : Jean Rodier
À l’instar de plus de 4 600 finissants, Karine Champagne, chanteuse de jazz ayant complété des études de maîtrise en musique, a reçu son diplôme des mains de la rectrice.
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Laurence Desrosiers, diplômée de la maîtrise en relations industrielles, est l’une des trois finissants de l’Université Laval à avoir reçu la Médaille d’or académique du gouverneur général en 2019.
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