
Elle-même victime d'un accident de la route, l'étudiante en théâtre Anne Larcher prépare une pièce interactive sur le partage des routes.
«Je suis entrée en collision avec une voiture alors que j'étais en direction du travail. Cette expérience a soulevé des questions sur le partage de la route entre les différents usagers. Mon accident prouve qu'il y a encore beaucoup de chemin à faire pour une cohabitation sécuritaire. Mon but n'est pas de défendre une position pro-vélo, mais de faire en sorte que chacun ait chacun sa place sur la route, quel que soit son mode de transport», dit-elle.
Depuis plusieurs semaines, en collaboration avec la Coop Roue-Libre, l'étudiante travaille sur un projet de théâtre-image. Très interactive, cette forme d'art vise à susciter le dialogue sur des enjeux sociaux. Le principe est simple. Des comédiens formeront un groupe de statues pour représenter certaines situations problématiques. Le public sera invité à commenter ces situations et à trouver des solutions en modifiant la position des corps. Ce projet, qui permettra d'échanger les visions sur le déplacement en ville, sera présenté le samedi 20 mai, en marge du défilé Cycle Chic, à l'Espace 400e.
Anne Larcher espère profiter de la popularité de cet événement alliant mode et cyclisme pour alimenter les réflexions sur le partage des routes. «Très vaste, l'Espace 400e se prête bien à ce type de projet. Le théâtre-image implique d'aller vers le public. Le défilé Cycle Chic réunit à la fois des adeptes du cyclisme et de la mode, ce qui permettra de rejoindre un public varié. Nous comptons présenter la pièce à quelques reprises pour sensibiliser un maximum de gens aux différents problèmes des usagers de la route», indique-t-elle.
Malgré un attachement très fort pour la voiture, l'étudiante remarque que de plus en plus de gens multiplient les modes de déplacement. Selon elle, la multimodalité est une tendance qui peut répondre aux besoins d'un bon nombre d'usagers de la route. «En combinant la voiture avec la marche, le vélo ou le transport en commun, on fait des économies et on réduit notre effet sur l'environnement ainsi que l'engorgement des routes. De plus, le transport actif contribue à une meilleure santé physique et mentale. En ce qui me concerne, j'ai remarqué que je suis plus alerte et concentrée lorsque j'arrive au travail en vélo.»
En plus de sa pièce, l'étudiante prépare la mise sur pied de la section québécoise d'une association internationale visant à encourager le cyclisme. Concept peu connu au Québec, CycleHack réunit, le temps d'une fin de semaine dans plusieurs villes à travers le monde, des participants à la recherche de solutions innovantes en lien avec des problèmes soulevés par des internautes. Anne Larcher souhaite organiser un premier événement à l'automne. Une séance d'information aura lieu pour les intéressés le 15 mai, à 19h, à la microbrasserie La Barberie.