«Tout est une question d’écoute entre les parents et les enfants, que la famille soit “intacte”, monoparentale, recomposée ou encore composée de parents de même sexe, explique Claudine Parent. Dans tous les cas, les parents sont des acteurs essentiels à l’adaptation des jeunes face aux changements familiaux qui s’opèrent. Cela dit, plus les transitions sont fréquentes, dans le cas de recompositions familiales répétées par exemple, plus la capacité d’adaptation des jeunes au changement est ébranlée. À un moment donné, il y a certaines limites.»
Apprivoiser les différences
Lors de cette conférence, Claudine Parent a fourni des statistiques illustrant l’état et la trajectoire des familles québécoises. Ainsi, 34 % des enfants nés entre 1989 et 1991 avaient connu, à l’âge de 10 ans, la vie au sein d’une famille monoparentale. Deux ans après la séparation, le tiers de ces enfants avaient au moins une nouvelle figure parentale dans leur vie. Ce pourcentage grimpait aux deux tiers cinq ans après la séparation, pour s’établir à plus de 85 % au bout de dix ans. Toujours 10 ans après que les parents se soient séparés, près d’un enfant sur deux (44 %) avait vécu une double recomposition. Les composantes du couple connaissent également le changement: en 1996, on comptait ainsi 665 couples de même sexe avec enfants. Dix ans plus tard, en 2006, leur nombre se chiffrait à 975.
«Cette diversité est là pour rester, affirme Claudine Parent, en parlant de l’augmentation des familles homoparentales. Les enfants de ces familles risquent d’être stigmatisés, que ce soit dans les cours d’école ou ailleurs. Même des familles recomposées ou ayant connu le divorce ou la séparation font encore l’objet d’une certaine stigmatisation. Tout cela illustre à quel point il reste encore bien des différences à apprivoiser dans notre société.»