
«Plutôt que de faire un long traité sur l'évolution du journalisme, j'ai préféré laisser la parole à ceux qui le pratiquent», explique Thierry Watine, qui signale que les divers témoignages transformés en récits de vie sous sa plume s'adressent non seulement aux jeunes intéressés par une carrière en journalisme, mais aussi aux personnes qui désirent mieux connaître les rouages du métier.
Pour bâtir ses récits, dont chacun compte en moyenne une vingtaine de pages, Thierry Watine a demandé à ses interlocuteurs de s'exprimer sur les raisons et les circonstances les ayant menés au journalisme, avant de les interroger sur les principales contraintes du métier. Enfin, il leur a demandé de partager leurs projections pour les dix prochaines années et de livrer un message aux futurs professionnels de l'information.
Des exemples de ces portraits? On apprendra que rien ne prédisposait Fanny André, journaliste pour l'Agence France-Presse à Washington depuis 2015, à faire un jour ce métier. Sa première tentative aux concours d'entrée dans les écoles de journalisme se solde d'ailleurs par un échec à cause de ses grosses faiblesses en orthographe et en grammaire. Prenant le taureau par les cornes, elle se plonge jusqu'au cou dans l'étude du français et finit par réussir tous les concours. À ceux qui pourraient hésiter avant de faire le grand saut, Fanny André rappelle qu'il y a de la place en journalisme pour des profils atypiques et des personnalités réservées, ainsi que pour des gens qui ne rêvent pas du métier depuis leur tendre enfance, comme on le croit parfois. Même son de cloche chez Michèle Brideau, journaliste au Réseau de l'information de Radio-Canada (RDI). Contrairement aux idées reçues, estime-t-elle, il n'est pas nécessaire d'avoir «une grande gueule et un avis sur tout pour réussir dans le domaine». À son avis, l'important consiste à prendre conscience de ses atouts et à suivre son propre rythme. Quant aux conseils à donner à la relève, laissons la parole à Kathryne Lamontagne, journaliste au Journal de Québec. «Il faut être au courant de tout. Poser des questions sur tout. Chercher à tout comprendre. Hors de cette obsession, point de salut en journalisme!»
Pour Thierry Watine, le plus difficile dans l'écriture du livre a été de rendre justice à ce que lui ont confié les journalistes. «Ils étaient tous inspirants, tout en demeurant très lucides sur la profession. Personne n'a cherché à peindre la réalité en rose.» Si la lecture de son livre peut inciter des jeunes à se lancer dans l'aventure, il aura atteint son but. À l'heure des fausses nouvelles et des nouvelles portant sur des rumeurs non fondées, sorties de leur contexte, notre monde a plus que jamais besoin de professionnels capables de faire le tri entre le bon grain et l'ivraie, indique Thierry Watine.
Le lancement de l'ouvrage aura lieu le 18 octobre, à 17 h, à la Librairie du Quartier (1120, avenue Cartier), en présence de l'auteur évidemment.
