
«Des organisations comme Human Rights Watch croient que la tribune mondiale offerte par les Jeux peut être une opportunité à saisir pour promouvoir la démocratie en Chine», indique Catherine Berger, étudiante à la maîtrise en études internationales et coordonnatrice en chef du CEDCUL. Dans le chapitre du rapport qu’elle consacre aux liens «indissociables» entre le sport et la politique, elle rappelle que les Jeux de Séoul en 1988 ont entraîné d’importants progrès vers le multipartisme et la démocratie électorale. Il lui apparaît cependant «fort improbable» de voir la même chose se produire en Chine. «Les opposants au monopole politique du Parti communiste chinois (PCC), écrit Catherine Berger, ne semblent toujours pas à l’heure actuelle être en mesure de profiter des faiblesses du régime pour le mettre en pièces et instaurer un tel bouleversement.» Cette dernière croit toutefois «inconcevable» que le régime ferme les yeux sur les enjeux relatifs aux droits de la personne et au développement démocratique, compte tenu notamment des engagements de Beijing, lors de l’obtention des Jeux, à mettre en place des réformes en ces domaines.
Une répression tous azimuts
Les atteintes aux droits de la personne en Chine sont fréquentes. Les cas de répression concernent la liberté d’expression et d’association, la liberté de presse, les mouvements des paysans et des petits travailleurs, les minorités ethniques et le mouvement spirituel Falun Gong. Le rapport du CEDCUL révèle, entre autres, l’impossibilité de former un groupe politique dont l’idéologie serait distincte de celle du PCC. En Chine, une trentaine de journalistes chinois croupissent actuellement en prison. Le journal hebdomadaire The Economist avance le chiffre de 87 000 «incidents de masse» à s’être produits en 2005 qui impliquaient des paysans chinois. Parmi les minorités ethniques, le plus grand nombre de violations aux droits de la personne s’observe chez les Tibétains et les Ouïgours, des musulmans. La répression vise l’effacement progressif de l’identité culturelle de ces minorités.
Dans son chapitre sur le PCC, Maude Boulanger, étudiante à la maîtrise en études internationales, souligne que des facteurs culturels anciens expliquent la difficulté, pour le gouvernement chinois, de respecter les droits de la personne. Dans ce pays, «le sens des responsabilités, la cohésion et la stabilité sociale sont davantage importants que les droits individuels», écrit-elle. Dès l’époque de la Chine impériale prédominait l’objectif d’unité sur le respect des droits de la personne. Le régime chinois s’appuie sur une hiérarchie des droits dans laquelle les droits civils et politiques viennent après le droit à la subsistance et au développement économique.
Le CEDCUL tiendra une assemblée consultative sur les Jeux olympiques et les droits de la personne en Chine le mardi 1er avril, à compter de 11 h 30, au local 2419 du pavillon Charles-De Koninck. Pour information: Catherine Berger, cedcul@gmail.com. Quant au rapport de recherche du Collectif, il est en ligne à l’adresse suivante: www.aedlaval.qc.ca/cedcul.pdf