Nos racines françaises
Paru récemment aux Presses de l’Université Laval (PUL) et réalisé au Centre interuniversitaire d’études québécoises (CIEQ), ce livre est le résultat de la première phase d’un programme de recherche international visant à recenser les artefacts de la période coloniale dans les paysages nord-américains et français. Près de 40 auteurs français et québécois, dont une douzaine de professeurs et chercheurs de l’Université, ont participé à sa rédaction. En feuilletant l’ouvrage, on se rend vite compte que le Québec et la région Poitou-Charentes recèlent des traces d’un passé conjugué au présent, et continuent d’entretenir des liens étroits malgré les revirements de l’histoire. Au Québec, la toponymie, les monuments, le tracé des rues dans certains quartiers historiques de Québec, Montréal ou Trois-Rivières et même celui des routes et chemins de campagne nous rappellent cette Nouvelle-France. En Poitou-Charentes subsiste également dans différents lieux la mémoire des personnes et des actes ayant un jour foulé le Nouveau Monde. C’est ainsi qu’à Brouage, ville natale de Champlain, un monument commémore la naissance du fondateur de Québec. Dans l’église paroissiale de la commune de Jauldes, en Charente, une plaque rappelle que le père Jean-Baptiste de La Brosse, dernier missionnaire jésuite à être envoyé à Tadoussac, au début du 18e siècle, a été baptisé dans cette église. Par ailleurs, l’analyse des registres paroissiaux de certaines églises de la ville de La Rochelle montre que des Amérindiens y ont été baptisés.
«Dans cette expérience de collaboration scientifique franco-québécoise qui a débuté en 2001, la région Poitou-Charentes est une région-pilote, précise Marc St-Hilaire. Depuis 2004, le projet s’est étendu à l’ensemble des provinces canadiennes et des démarches ont été entreprises pour l’étendre à d’autres régions françaises et aux États-Unis. Se réapproprier notre territoire est une façon de retrouver nos racines françaises.»