
Une dizaine d'étudiants participent à la pièce de théâtre Travail forcé et exploitation des migrants: nouvelle forme d'esclavage au 21e siècle, qui sera présentée le 11 février, au local 2155 du pavillon Charles-De Koninck.
«L'interprète Mathieu Da Costa arpentait pourtant le Saint-Laurent bien avant l'arrivée de Samuel de Champlain et la fondation de la Nouvelle-France, rappelle Charles Moumouni, parrain de l'événement. Monseigneur de Laval, comme plusieurs autres dignitaires, avait aussi des Noirs à son service.» Selon le professeur du Département d'information et de communication, les Noirs font intrinsèquement partie de l'histoire du Québec, et les rencontres organisées durant le mois de février contribueront à rendre cette présence plus visible.
L'Université Laval accueille un grand nombre d'étudiants africains, qui choisissent Québec comme terre d'accueil. Voilà pourquoi au moins une douzaine d'activités, qui graviteront autour de la musique, du théâtre, du sport, de l'histoire ou de la société contemporaine, se dérouleront sur le campus. Ces activités sont conçues en partie avec la Table de concertation du Mois de l'histoire des Noirs de Québec, dont fait partie le Centre de recherche Cultures – Arts – Sociétés (CELAT).
L'événement débutera, en partie, au PEPS, à l'occasion d'une journée d'entraînement avec les étudiants-athlètes du club de basketball Rouge et Or. Le 3 février, 70 élèves des écoles secondaires Vanier et Joseph-François-Perrault, impliqués dans le programme d'aide à la réussite scolaire «Le diplôme avant la médaille», participeront à une série d'ateliers sportifs et de conférences. Lancé par Béatrice Turcotte Ouellet, une étudiante en service social, ce programme mise sur le sport pour favoriser la persévérance scolaire.
«Le basketball intéresse un grand nombre de jeunes de notre organisme, issus d'une première ou d'une deuxième génération d'immigration, explique Béatrice Turcotte Ouellet. Ils vont participer à de petits entraînements organisés par les athlètes du Rouge et Or, auxquels vont se joindre des membres de l'Association sportive des policiers et des pompiers de la Ville de Québec.» L'étudiante souhaite que ce genre d'activité contribue, d'une certaine façon, à combattre les préjugés que les forces de police et les jeunes peuvent nourrir mutuellement. Les présentations effectuées par deux étudiants du Rouge et Or, l'un d'origine haïtienne et l'autre québéco-togolaise, devraient, elles aussi, constituer une source de motivation intéressante pour les jeunes.
Les enjeux contemporains autour des migrations internationales figurent également dans la programmation. Ainsi, le Collectif de Québec contre l'esclavage des migrants noirs en Lybie tiendra une conférence, le 5 février, animée en partie par Dieynaba Ndiaye. Cette étudiante au doctorat en droit international mettra aussi ses connaissances sur le travail forcé au service d'une pièce de théâtre, présentée le 11 février. «En novembre, un reportage de CNN a révélé que des migrants de passage en Lybie étaient vendus comme esclaves, raconte la jeune femme. Avec la pièce, on espère mieux informer le public de Québec de cette réalité, afin d'aller plus loin que la simple indignation à la suite d'une vidéo.»
Le spectacle, écrit par Jean-Yves Ossoro, diplômé de la maîtrise en relations internationales, met en scène trois migrants. De passage en Lybie pour atteindre l'Europe, un Camerounais, un Nigérian et une Sénégalaise se retrouvent à charrier des briques sur un chantier de construction, sous la surveillance de gardes libyens. Tout au long de cette journée de labeur, leur parcours se révèle.
Dans la programmation, on retrouve aussi un concert musical pédagogique sur le gospel et son histoire, une rencontre pour échanger sur la réalité des Noirs dans la ville de Québec, à laquelle participe le Regroupement des étudiant.e.s noir.e.s et afro-descendant.e.s de l'Université Laval (RENADUL), ainsi qu'une discussion avec des entrepreneurs de la diaspora.
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