
— Orange Pomme Photographie
«Elles font preuve d'une grande force, affirme Caroline Joubert. Les obstacles auxquels ces femmes doivent faire face sont souvent méconnus ou passés sous silence. Par exemple, il y a la crainte d'accoucher prématurément ou encore que le bébé ne soit pas en santé. Pour l'avoir vécu, je peux dire qu'on vit un grand sentiment d'impuissance.» C'est en discutant des défis de l'hospitalisation avec sa voisine de chambre, Geneviève Fortin-Boudreault, et du fait qu'elles n'avaient pas pu vivre la classique séance de photos de grossesse que les jeunes femmes ont eu l'idée de créer une journée pour ces futures mères à la veille du temps des Fêtes. Il s'agit de l'activité GARE à Noël, qui a eu lieu pour la 3e année, le 5 décembre, à l'unité des grossesses à risque élevé du Centre mère-enfant Soleil.
Au cours de cette journée, coiffeuses et esthéticiennes ont déployé leurs talents respectifs afin que la vingtaine de futures mamans présentes se sentent belles. Des photographes ont ensuite immortalisé l'instant lors d'une séance de photos de grossesse gratuite.
Étudiante en psychoéducation à la Faculté des sciences de l'éducation, Sarah Joannette fait partie de la quinzaine de bénévoles qui ont contribué à embellir l'existence des hospitalisées, et ce, de manière très originale. Artiste experte en belly painting ou peinture sur ventre, Sarah Joannette a ainsi orné, de son crayon magique, l'émouvante bedaine de ces femmes en y dessinant des fleurs, des flocons de neige, des bateaux, des arbres, des mandalas, des cigognes, etc. «Il y avait des dames qui avaient déjà des idées sur ce qu'elles voulaient, mais d'autres attendaient mes suggestions en me disant que c'était moi la spécialiste», explique Sarah Joannette, dont c'était la première expérience de peinture dans un tel contexte. Quand on lui demande les raisons de son engagement auprès de cette clientèle particulière, Sarah Joannette répond qu'elle a seulement voulu insuffler un peu de légèreté dans le quotidien de ces femmes porteuses de vie.
Le mot de la fin revient à Caroline Joubert. «La cause des mamans hospitalisées nous tient à coeur, car nous savons qu'elles peuvent vivre de la détresse, de l'anxiété ou de la solitude, insiste-t-elle. Ces sentiments s'ajoutent aux difficultés vécues dans l'attente de l'arrivée du bébé. La journée GARE à Noël est notre façon de donner de l'espoir à ces mamans qui font preuve d'un courage sans bornes puisque que certaines d'entre elles auront un enfant prématuré et que d'autres risquent leur propre santé.»