
Les technologies numériques permettent aux musées d'offrir un contenu renouvelé.
Selon le titulaire Laurier Turgeon, il est incontournable pour les musées d'emboîter le pas aux nouvelles tendances. «Tous les acteurs du patrimoine ont intérêt à se tourner vers le numérique. La réalité virtuelle et la réalité augmentée connaissent une croissance spectaculaire. On prévoit que ce marché dépassera celui de la télévision d'ici cinq ans. Ce succès s'explique par les manières tout à fait nouvelles de la réalité virtuelle et de la réalité augmentée de représenter le monde et d'agir sur celui-ci.»
Mais attention, prévient-il du même souffle, il ne faut pas non plus tout miser sur ces technologies. «La transition se fera progressivement. Je fais appel à la prudence pour que les musées ne surinvestissent pas dans le numérique. Il y aura toujours de la place pour des expositions classiques, pour de la visite réelle de sites ou pour de l'interaction avec des guides. La réalité virtuelle et la réalité augmentée ne remplaceront jamais la «vraie» réalité!»
L'entrée du numérique au musée fera l'objet d'une table ronde réunissant plusieurs spécialistes, dont Laurier Turgeon et son collaborateur Denis Laurendeau. Présentées du 4 au 6 avril à l'occasion de la Semaine numérique de Québec, les Matinées numériques sont une initiative de l'Institut technologies de l'information et sociétés (ITIS) et du CEFRIO. Cette activité, qui se déroulera dans les locaux du CAMP, dans le quartier Saint-Roch, est organisée en collaboration avec l'Alliance santé Québec.
En plus du patrimoine et des musées, il sera question des défis numériques de l'entreprise et de l'apport du numérique dans le milieu de la santé. Comment les entreprises peuvent-elles réussir leur passage au numérique? Quels enjeux les attendent? Comment les technologies peuvent-elles être utilisées pour les soins de première ligne? Peut-on imaginer une urgence ou une clinique exempte de papier? Ne voilà que quelques-unes des questions qui seront abordées. Les tables rondes réuniront notamment les chercheurs Yan Cimon (Département de management), Ivan Tchotourian (Faculté de droit), Jean-Pierre Després (Département de kinésiologie), Patrick Archambault (Département de médecine familiale et de médecine d'urgence) et Emmanuelle Careau (Département de réadaptation).
Pour Laurier Turgeon, les Matinées numériques pourraient permettre de faire des maillages entre les disciplines de chacun. «L'événement sera l'occasion de voir ce que nos collègues font et ainsi d'envisager des possibilités d'adaptation de technologies dans nos secteurs respectifs. Il peut y avoir des transferts possibles, par exemple, entre le monde de la santé et celui du patrimoine.»
À noter que les Matinées numériques seront précédées, le 30 mars, d'un colloque étudiant de l'ITIS. De nombreux étudiants des cycles supérieurs viendront présenter les résultats de leurs recherches sur des sujets comme les données massives et les technologies géospatiales.
Les Matinées numériques se dérouleront les 4, 5 et 6 avril, de 7h30 à 9h, dans les locaux du CAMP (125, boulevard Charest Est). L'entrée est libre. Plus d'information.

Laurier Turgeon et son équipe s'intéressent particulièrement aux casques de réalité virtuelle, qui permettent de représenter autrement le patrimoine.
Photo: Sergey Galyonkin