
Louis Vézina a décidé d’immortaliser ce périple en faisant un court-métrage, PǍO : Courir la Muraille, réalisé par Antoine Trudeau
«Il s’agit d’une expérience absolument fabuleuse», explique Louis Vézina, chargé de projets en ressources informationnelles à la Direction des technologies de l’information. «De savoir qu’on est dans le pays le plus peuplé du monde et, en même temps, de se retrouver complètement seul sur certaines sections du site, c’est une sensation vraiment intense!» Pour la petite histoire, soulignons que la course s’étend sur 5 jours et que les participants courent de 10 à 12km quotidiennement. Ils ne reprennent pas la course à l’endroit où ils se sont arrêtés la veille, mais changent de tronçon. Mais pourquoi donc aller courir à l’autre bout du monde quand on peut le faire près de chez soi? «Je voyais d’autres fondations du même genre que Courir pour la vie se dérouler dans des lieux lointains, comme le Kilimandjaro», dit Louis Vézina. Alors, je me suis dit: «Que puis-je offrir à la personne qui veut faire quelque chose de grand?»
Coureur aguerri, Louis Vézina a eu l’idée de fonder Courir pour la vie alors qu’il participait à un demi-marathon à Nashville, en 2009. «Je montais une côte, c’était difficile, et je me suis mis à penser à une personne de ma famille qui s’était suicidée quelques années auparavant. De fil en aiguille, j’ai commencé à parler de prévention du suicide autour de moi et cela a suscité de nombreuses confidences.» Passant à l’action, il met sur pied son organisme et invite les gens intéressés à courir pour cette cause à s’inscrire sur son site Internet. «Je rêvais de 10 personnes, mais 56 personnes se sont inscrites en 3 semaines. De ce nombre, 52 n’avaient jamais couru. C’est à ce moment que j’ai compris que le projet intéressait d’abord des gens sympathiques à la cause–qui avaient été touchés par le suicide d’un proche, par exemple–plutôt que des coureurs. On s’intéresse à une cause quand on est touché par elle. Et des gens endeuillés à cause du suicide, il y en beaucoup.»
Depuis sa fondation, Courir pour la vie a récolté un montant de 626 835$. Cet argent va directement aux différents centres de prévention du suicide de la province. Le principe est simple: une personne choisit de s’inscrire à un marathon ou à un défi quelconque en lien avec la course et s’engage à remettre un montant de 300$ à Courir pour la vie.
Si l’argent demeure important, Louis Vézina souhaite avant tout qu’on parle du suicide, un sujet tabou dans notre société. C’est d’ailleurs l’atteinte de cet objectif qui rend cet homme le plus fier. «Mille coureurs qui parlent chacun en moyenne à 20 personnes, cela fait beaucoup de gens sensibilisés au phénomène du suicide…»
Avec plus de 50 courses à son actif, du Marathon de Rimouski au Défi escaliers Québec en passant par la Walt Disney World Goofy’s Race et le Trail de la chute du Diable, Louis Vézina continue d’aller de l’avant pour la cause de sa vie. «Tout cela me rapporte bien plus que ce que je donne», affirme-t-il.
Une représentation du court-métrage suivie d’une discussion avec le réalisateur aura lieu le mardi 26 septembre, à 19h (accueil à compter de 18h), à la brasserie La Korrigane (380, rue Dorchester). Pour information
Cet automne, des représentations du court-métrage auront lieu à Saint-Jean-sur-Richelieu, à Bécancour et à Saguenay.
Prochaine expédition en Chine: du 3 au 13 mai 2018. Pour information
Le film a été lancé le 10 septembre sur le campus à l’occasion de la Journée mondiale de la prévention du suicide.
La course s’étendait sur 5 jours et les participants couraient de 10 à 12km quotidiennement.
PǍO : Courir la Muraille montre les participants affronter la chaleur, la fatigue et le vertige sur les chemins parfois cahoteux de la Grande Muraille, sans compter ses escaliers souvent vertigineux.