Les chercheurs ont recruté 159 femmes obèses, ménopausées et sédentaires, âgées de 50 à 65 ans, pour qui ils avaient préparé un programme d'entraînement de 16 semaines. Les participantes devaient se livrer à trois séances hebdomadaires de 45 minutes de marche, dont l'intensité était mesurée à l'aide d'un cardiofréquencemètre. Elles ne devaient apporter aucun autre changement à leurs habitudes de vie. La composition corporelle, la capacité aérobique et le profil lipidique de chaque participante ont été établis avant et après le programme.
Pour analyser les résultats, les chercheurs ont subdivisé les femmes en trois groupes selon leur assiduité au programme, c'est-à-dire le nombre de séances effectuées par rapport au nombre de séances prévues (faible: moins de 71%; intermédiaire: entre 71% et 87%; élevée: plus de 87%). Ils ont également formé trois groupes sur la base de l'intensité de l'effort déployé pendant les séances (faible, moyenne, élevée). Cette variable a été estimée à partir d'un calcul faisant intervenir la fréquence cardiaque pendant l'exercice et la fréquence cardiaque maximale de chaque participante.
Résultat? Lorsque l'assiduité est considérée, toutes les participantes ont retiré des bienfaits du programme, mais les améliorations les plus notables sont survenues dans le groupe affichant une assiduité élevée. Ces femmes ont perdu 2 kg, essentiellement des graisses, leur tour de taille a diminué de 4,4 cm et leur capacité aérobique a augmenté de près de 40%. Certaines composantes de leur profil lipidique sanguin, en lien avec la santé cardiovasculaire, ont aussi connu une embellie. En guise de comparaison, les femmes du groupe «faible assiduité» ont perdu 0,8 kg, leur tour de taille a fondu de 3 cm et leur capacité aérobique a augmenté d'environ 30%. Par contre, les chercheurs n'ont décelé aucun effet de l'intensité de l'entraînement sur les bienfaits enregistrés par les participantes.
Cette étude apporte donc deux bonnes nouvelles. La première, il n'est pas nécessaire de s'entraîner comme un marcheur olympique pour améliorer sa santé. Pascale Mauriège hésite toutefois à extrapoler les conclusions de l'étude à d'autres groupes de personnes. «Un protocole similaire réalisé dans un gymnase du PEPS par des femmes ménopausées, mais 10 ans plus jeunes et en bien meilleure santé métabolique, n'a pas donné des résultats comparables», souligne-t-elle. La seconde bonne nouvelle est que les bénéfices pour la santé apparaissent avec aussi peu que 78 minutes de marche par semaine chez des participantes qui étaient sédentaires et modérément obèses. «Cela ne signifie pas que les effets de l'exercice sont optimaux, mais ces résultats sont très encourageants et ils devraient inciter toute personne sédentaire à se mettre à l'entraînement», conclut la chercheuse.