Un traitement au laser couramment proposé aux femmes ménopausées aux prises avec des douleurs vaginales aurait une efficacité comparable à celle d'un placebo. C'est ce que démontre une étude publiée le 12 octobre dans le JAMA (Journal of the American Medical Association) par une équipe de chercheurs dont fait partie la professeure de Sarah Maheux-Lacroix, de l'Université Laval.
Ce traitement, offert par les cliniques privées, s'adresse aux femmes ménopausées qui doivent composer avec des symptômes vaginaux comme la sécheresse vaginale ou des sensations d'irritation ou de brûlure au moment d'uriner ou lors des relations sexuelles. «Ces symptômes touchent entre 40% et 60% des femmes ménopausées. Les traitements reconnus font appel à des lubrifiants, des hydratants, des crèmes hormonales ou des traitements hormonaux systémiques», explique Sarah Maheux-Lacroix, professeure à la Faculté de médecine, chercheuse au Centre de recherche du CHU de Québec – Université Laval et gynécologue au CHU de Québec.
Comme ces traitements ne conviennent pas à toutes les femmes, d'autres avenues de traitement font leur apparition. C'est le cas du traitement au laser qui consiste en trois séances de 5 minutes espacées de plusieurs semaines. «On prétend qu'en créant à répétition des microdommages à la muqueuse vaginale, on favorise sa réparation et que le nouveau tissu qui apparaît est plus fort», précise la professeure Maheux-Lacroix.
Des études observationnelles ont rapporté une réduction de 75% à 100% des symptômes chez les femmes qui ont reçu le traitement au laser. De plus, trois études comparant le traitement au laser au traitement aux hormones ont conclu que leur efficacité était comparable. Toutefois, aucune étude randomisée à double insu n'avait encore évalué l'efficacité du traitement au laser.
L'équipe australienne à laquelle est associée la professeure Maheux-Lacroix a corrigé cette lacune. Les chercheurs ont suivi 78 femmes ménopausées qui avaient consulté un médecin pour des douleurs vaginales; 38 d'entre elles ont reçu le traitement au laser et 40 autres ont eu un placebo. «Ces dernières étaient soumises au même traitement, mais la puissance du laser était réglée à un niveau trop bas pour avoir le moindre effet sur la muqueuse vaginale», précise la chercheuse.
Les patientes des deux groupes ont été suivies pendant une période de 12 mois après l'intervention. Résultats? Il y a eu amélioration de la condition des femmes des deux groupes, mais elle était comparable. Le traitement au laser a eu le même effet que le placebo sur la sévérité de l'ensemble des symptômes, sur la sévérité du symptôme le plus grave, sur la qualité de vie et sur l'apparence des tissus au microscope.
«À la lumière de nos données, nous pouvons conclure que le traitement au laser n'est pas plus efficace que le placebo, résume Sarah Maheux-Lacroix. Les femmes qui ont recours au traitement au laser dépensent inutilement plusieurs milliers de dollars et l'intervention n'est pas dépourvue de risques. Nous aurions bien aimé que le laser nous offre une nouvelle avenue de traitement efficace pour ces problèmes, mais ce n'est pas le cas.»