
Le fait d'être témoin de conflits entre ses parents peut avoir un effet très important sur le développement et le bien-être d'un enfant. Intitulé Me sentir mieux, le film présente diverses stratégies aux enfants aux prises avec une situation de violence conjugale.
Codirigé par la professeure Sylvie Pouliot, ce projet de recherche-création a donné lieu à un court-métrage d'animation qui sera montré dans divers contextes pédagogiques. L'objectif: fournir des pistes de solution aux enfants aux prises avec une situation de violence conjugale. Le concept du scénario, tout comme le visuel, a été développé en étroite collaboration avec des jeunes de 6 à 13 ans. «Les enfants étant notre public cible, il était important de bien connaître leur vision de la violence conjugale. La meilleure façon de le faire était de la leur demander. Cette démarche était incontournable pour mener à des outils de prévention efficaces», raconte celle qui a mené diverses campagnes visant les adultes.
Depuis 2013, plusieurs rencontres et ateliers de création artistique ont eu lieu dans deux écoles primaires de la région. Ces activités ont poussé les élèves à la réflexion. Ils ont pu s'exprimer et traduire par le dessin leur perception de la violence conjugale et des solutions possibles. Les échanges, qui se sont déroulés en présence d'intervenantes sociales et d'expertes en design, ont été très riches. En tout, 267 œuvres ont été produites par une cinquantaine d'enfants. «Ces dessins sont une mine d'informations! Réalisés de façon instinctive, ils démontrent une très bonne compréhension du sujet», se réjouit Sylvie Pouliot.
L'analyse des images en compagnie des jeunes artistes a permis de déterminer des éléments importants à inclure dans la stratégie de sensibilisation et de prévention. «Il est très intéressant de voir comment les enfants ont choisi d'illustrer la violence conjugale. Plusieurs ont eu recours à des éléments de la météo. Les éclairs et les nuages sont associés à des situations de crise ou de tension, alors que le soleil a été utilisé pour représenter des moments d'accalmie», dit Kathy Mathieu, coordonnatrice de la Table carrefour violence conjugale Québec-Métro, qui a dirigé ce projet avec la professeure Pouliot.
Le film, réalisé par des étudiants du programme de baccalauréat en art et science de l'animation, réunit plusieurs éléments graphiques imaginés par les enfants. Le langage qui est utilisé par les protagonistes reflète également leur façon de s'exprimer. Vu le succès des premières projections dans les écoles, l'équipe compte diffuser le film dans d'autres milieux, dont ceux de la santé, des services sociaux et des centres communautaires. Un lancement est d'ailleurs prévu le jeudi 14 septembre, de 11h30 à 13h, au local 3470 du pavillon Charles-De Koninck, en présence de nombreux organismes. Du côté de l'enseignement et de la recherche, les dessins seront utilisés par les étudiants d'un cours de design graphique pour concevoir des affiches. Un article scientifique est également en cours d'écriture. Le projet devrait, par la suite, se poursuivre sous différentes formes.
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