Ces données sont tirées d’une étude qui paraîtra sous peu dans la revue savante Journal of Vocational Behavior sous la signature de Simon Larose, professeur au Département d’études sur l’enseignement et l’apprentissage, et de ses collaborateurs Diane Cyrenne, Claire Deschênes, Odette Garceau, Frédéric Guay et Marylou Harvey. L’étude porte sur les jeunes qui ont accepté, en 2006-2007, de participer à un programme structuré de mentorat scolaire et vocationnel mis sur pied à l’Université Laval, le programme MIRES (Mentorat pour l’intégration et la réussite des étudiants en sciences). D’une durée d’un an, ce programme jumelle de nouveaux arrivants au collégial dans le domaine des MST, appelés protégés, à des finissants en sciences et génie de l’Université Laval, appelés mentors. L’objectif visé consiste à aider les cégépiens à intégrer leur programme d’études et à persévérer jusqu’à l’obtention du diplôme. Le mentor rencontre son protégé à huit reprises durant la session. Il le guide dans sa réflexion quant à la carrière. Il intervient aussi en fonction de son cheminement scolaire, notamment dans la gestion du temps et du stress, et de la mise en perspective des résultats scolaires.
«Les jeunes qui ont quitté leur famille pour étudier au collège, ceux qui proviennent d’un milieu familial moins scolarisé et plus pauvre, et ceux qui appartiennent à une minorité ethnique sont plus attirés que les autres par le mentorat, explique le professeur Larose. Si l’étudiant vit dans une famille aux ressources plus limitées et où il n’a pas de modèle, il sera porté à aller vers le mentorat pour combler ce manque.»
Le programme MIRES est actuellement dans sa troisième édition. Cette année, 10 finissants de Laval supervisent 50 étudiants du Cégep de Sainte-Foy. En trois ans, 340 protégés auront reçu le soutien de 66 mentors. Au terme de l’année 2006-2007, les protégés étaient demeurés à 86 % dans leur programme d’études, contre 78 % pour ceux qui n’avaient pas bénéficié du même encadrement. «Depuis le début du programme et de façon générale, les protégés comme les mentors sont très satisfaits de leur expérience, indique Simon Larose. Souvent, au moment du passage au cégep, les parents veulent que leur enfant soit autonome. Sauf que le jeune a encore besoin de soutien. En ce sens, être aidé par un pair plus âgé, plutôt que par un enseignant, constitue une forme d’autonomie.»