
Pierre Frémont a coordonné la rédaction d’un guide sur les commotions cérébrales destiné aux organisations sportives et aux écoles. Ce document s’inspire de la démarche proposée par le MOOC de l’Université Laval sur les commotions cérébrales, dont il est le responsable.
Dans un article du récent numéro du Canadian Family Physician, le professeur Frémont et sept collaborateurs signent une étude qui met en relief les disparités au sein de la communauté médicale dans les connaissances sur les commotions cérébrales liées au sport. L’enquête révèle notamment que 97% des médecins du sport connaissaient l’existence d’un consensus international sur la commotion cérébrale dans le sport contre seulement 59% des urgentologues. De plus, 74% des médecins du sport utilisaient habituellement ou toujours l’Outil d’évaluation de la commotion dans le sport contre seulement 12% des urgentologues. Enfin, 94% des médecins du sport recommandaient souvent ou toujours du repos cognitif à leurs patients victimes de commotion cérébrale contre 80% des urgentologues. Ces résultats montrent qu’au moment de l’enquête, en 2012, il y avait un manque d’uniformité dans la mise en application des recommandations concernant les patients ayant subi ce type de commotion, résume Pierre Frémont. Depuis quatre ans, il a été tellement question de commotion cérébrale dans les congrès médicaux et dans les cours de formation continue que les choses se sont sûrement améliorées.»
Le professeur Frémont constate également que la plupart des équipes professionnelles, collégiales et universitaires de sport disposent maintenant de protocoles de prise en charge des athlètes qui pourraient avoir subi une commotion cérébrale. «Le défi consiste maintenant à appliquer ces protocoles dans des milieux qui n’ont pas d’expertise médicale à leur disposition, par exemple les équipes de sport du secondaire.» Le professeur a d’ailleurs lancé un pavé dans la mare, à la fin août, en publiant, dans le British Journal of Sports Medicine, un éditorial dans lequel il demande s’il est vraiment nécessaire que chaque sportif qui pourrait avoir subi une commotion cérébrale soit vu par un médecin dans le simple but de confirmer le diagnostic, lorsqu'il existe un protocole dans son milieu. «Dans pareilles situations, un avis médical conduirait, au mieux, à l’application des principes contenus dans le protocole. En l'absence de symptômes graves, le protocole pourrait donc être appliqué par une personne responsable, qu’il s’agisse d’un entraîneur, d’un officiel ou d’un parent.»
Pour aider les milieux disposant de peu de ressources à faire mieux dans la détection des commotions, Pierre Frémont a coordonné la rédaction d’un guide destiné aux organisations sportives et aux écoles. Intitulé Une feuille de route pour mettre en place des politiques et des protocoles de gestion des commotions cérébrales dans le sport, ce document s’inspire de la démarche proposée par le MOOC de l’Université Laval sur les commotions cérébrales, dont il est le responsable.
«Même si les experts en matière de commotion cérébrale sont dans les cliniques, les hôpitaux et les services d’urgence, il est impossible d’assurer une bonne prise en charge des commotions cérébrales si elles ne sont pas reconnues sur place, au moment où elles se produisent, durant le jeu, rappelle-t-il. Les organisations sportives et scolaires sont les mieux placées pour déterminer la meilleure façon de coordonner et de surveiller les étapes clés de la prise en charge des commotions cérébrales, par exemple le retour graduel aux activités scolaires et par la suite un retour à l’activité physique.»
Consulter le guide du professeur Frémont destiné aux organisations sportives et aux écoles (PDF) : http://casem-acmse.org/wp-content/uploads/2016/09/Booklet-Fr-RoadMap-2016-F-Final.pdf