Pour maintenir la population en santé et améliorer les services et soins de proximité, les membres du nouveau centre de recherche VITAM ont bien l’intention de travailler avec les citoyens et les intervenants de terrain.
Avec plus 100 chercheuses et chercheurs de 15 disciplines différentes, des sujets de recherche actuels (vieillissement, épuisement des professionnels de la santé, soins palliatifs, etc.) et un appui solide du gouvernement du Québec, le centre VITAM a les conditions gagnantes pour remplir sa mission: travailler avec la population et les organisations afin d’étudier les enjeux de santé publique et les services de proximité.
«Ce qu’on veut faire, c’est retourner à la base. On veut se rapprocher des citoyens, des intervenants de terrain, comprendre ce qui se passe et proposer des solutions», explique Jean-Pierre Després, professeur au Département de kinésiologie de l'Université Laval et directeur du nouveau centre.
Son ambition? Faire de VITAM une nouvelle plateforme en innovation sociale et contribuer au développement d’un système de santé repensé tel qu’aspire à le faire le gouvernement du Québec. «La crise de la COVID-19 met une chose en évidence: on a besoin d’un nouveau modèle de système de santé. Et pour ça, on doit miser sur un écosystème apprenant, au sein duquel les chercheurs, les décideurs, les citoyens et les différentes organisations pourront se parler, s’étudier pour mieux comprendre et mieux intervenir », souligne Jean-Pierre Després.
Recherche de proximité et collaborative
Temporairement situé dans le secteur D’Estimauville à Québec, le centre VITAM emménagera prochainement dans les murs de l’Hôtel-Dieu de Québec. «On voulait faire un clin d’œil aux Augustines, ces missionnaires qui ont créé le premier hôpital en Amérique du Nord et ont soigné le corps et l'âme de nombreuses personnes pendant près de 400 ans», raconte le professeur Després. L’emplacement choisi fait aussi écho à la vision holistique de la santé qu’avaient les Augustines. «L’approche holistique fait partie intégrante de la philosophie de VITAM. Il faut penser plus globalement et prendre en considération tout ce qui peut affecter la santé physique, mentale et sociale des individus. C’est d’autant plus pertinent en ce moment avec tous les enjeux de santé publique que soulève la pandémie», ajoute-t-il.
VITAM – qui fait référence à l’expression latine ad vitam æternam, signifiant «pour la vie éternelle» – regroupe une centaine de scientifiques, dont plusieurs reconnus mondialement. Que l’on pense à France Légaré, médecin de famille spécialisée dans les soins primaires et la prise de décision partagée, à Annie LeBlanc, qui coordonne actuellement l’étude MAVIPAN, à Patrick Archambault, médecin et chercheur clinicien à l’Hôtel-Dieu de Lévis et dont plusieurs projets intègrent la technologie du wiki, ou encore à Holly Witteman, qui étudie la cybersanté et la prise de décision en santé.
«En créant VITAM, on voulait pouvoir jeter des regards croisés sur les enjeux de santé, que l’on soit sociologue, psychologue, médecin ou pharmacienne par exemple. Ce partage-là est essentiel pour enrichir la compréhension de phénomènes qui permettront aux gens d’évoluer dans la vie en santé», explique Jean-Pierre Després.
De nombreux projets sont menés par les équipes de recherche de VITAM, que ce soit par exemple sur les soins et services en CHSLD, la surmédication, l’utilisation des nouvelles technologies en santé, les soins à domicile, la santé mentale ou la santé des jeunes.
«On va créer un forum citoyen pour recueillir des témoignages et des informations. On va consolider nos liens, déjà forts, avec la Ville de Québec, les groupes communautaires et les diverses organisations du système de santé et de services sociaux. On va stimuler l’entrepreneuriat et l’innovation en santé durable. Ce qu’on est en train d’ériger, moi, j’appelle ça un projet de société », affirme le professeur Després.
Avec le récent soutien du Fonds de recherche du Québec – Santé (500 000$ par année pendant 5 ans), le centre a le vent dans les voiles. «Il s’agit d’un appui historique puisque le FRQS n’avait pas ouvert de nouveau centre depuis plus de 20 ans!», souligne-t-il.
PULSAR: un partenaire incontournable
Au fil des ans, la recherche qui sera réalisée au centre VITAM générera énormément de données qui, pour pouvoir être exploitées et croisées, requerront des expertises et des moyens technologiques importants. «C’est là que PULSAR entre en jeu», affirme Rénald Bergeron, vice-recteur aux affaires externes, à l'international et à la santé et promoteur de PULSAR.
Mis en œuvre par l’Université Laval et l’Alliance santé Québec, PULSAR sera un partenaire essentiel de VITAM. Créé pour réaliser des projets d’envergure en santé durable, PULSAR offre à ses membres l’accès à des outils et à des services à la fine pointe de la technologie. «PULSAR vise à développer cette capacité de partage et d’accès aux données que le système de santé ne nous donne pas actuellement», conclut Rénald Bergeron.