Najmeddine Echahidi, Philippe Pibarot, Jean-Pierre Després, Jean-Marc Daigle, Dania Mohty, Pierre Voisine, Richard Baillot et Patrick Mathieu arrivent à cette conclusion après avoir analysé le sort de 5 304 patients ayant subi un pontage aortocoronarien à l’Hôpital Laval entre 2000 et 2004. Près de la moitié de ces patients souffraient du syndrome métabolique, aussi appelé syndrome X, caractérisé par un tour de taille et une tension artérielle élevés et par un taux anormal de glucose sanguin, de triglycérides et de bon cholestérol. Ce syndrome, qui frappe environ 25 % de la population, résulte presque toujours d’un mode de vie sédentaire et de mauvaises habitudes alimentaires.
Dans le mois qui a suivi la chirurgie cardiaque, le taux de mortalité des patients atteints du syndrome X a été de 2,4 % contre 0,9 % pour l’autre groupe de patients. En tenant compte des variables qui distinguaient les deux groupes, les chercheurs ont établi que le syndrome X triplait le risque relatif de décès. Les mécanismes qui lient la mortalité postopératoire au syndrome X sont inconnus pour l’instant. Par ailleurs, une autre étude que le même groupe de chercheurs publiera sous peu dans la revue Circulation démontre que le risque de fibrillation, un trouble du rythme cardiaque, double chez les patients de moins de 50 ans qui sont atteints du syndrome X et qui subissent un pontage.
Aux yeux des chercheurs, ces chiffres inquiétants cachent tout de même une bonne nouvelle. «Comme le syndrome métabolique est fréquent et que les facteurs qui en sont responsables sont modifiables, il serait possible de mettre au point des stratégies qui réduiraient la mortalité opératoire chez les patients qui subissent un pontage aortocoronarien», concluent-ils.