
Le professeur Droit est bien placé pour construire ce pont entre la biologie et le numérique puisqu'il a d'abord étudié en biochimie avant de bifurquer vers la bio-informatique. Membre du Centre de recherche du CHU de Québec – Université Laval et du Centre de recherche en données massives, il conçoit de nouvelles approches pour les analyses biologiques à haut débit. «La plupart des travaux menés dans mon laboratoire sont des projets multidisciplinaires qui combinent la génomique, la protéomique et le Web sémantique», précise-t-il.
La collaboration entre le professeur Droit et L'Oréal date de plusieurs années. «Jusqu'à présent, il s'agissait de projets ponctuels en protéomique. Je leur ai proposé un partenariat à plus long terme qui prendrait la forme d'une chaire. Comme ils étaient satisfaits de nos collaborations antérieures, ils ont accepté.» L'un des projets de la chaire consiste à mettre au point un modèle numérique du fonctionnement de la peau et du cheveu à partir d'une masse de données biologiques. «Notre ambition est de créer une peau virtuelle pour visualiser de façon dynamique l'ensemble des événements biologiques qui entrent en jeu dans la régénération cutanée, souligne Luc Aguilar, directeur des recherches biologiques et cliniques de L'Oréal. Le projet intégrera également une nouvelle plateforme de connaissance autour du microbiome de la peau. Ces approches de biologie numérique pourront ainsi déboucher sur une meilleure compréhension du fonctionnement de la peau et de son renouvellement et ouvrir la voie à de nouveaux ingrédients.» L'Oréal pourra utiliser cet outil pour mieux comprendre, par exemple, comment certaines molécules agissent sur la dynamique des voies métaboliques ou sur le microbiome cutané, précise le professeur Droit. «Notre modèle pourra être adapté pour servir aux mêmes fins sur d'autres tissus du corps humain.»
L'Oréal dispose de moyens considérables en recherche. Son équipe de R. et D. compte environ 3 900 personnes à travers le monde, ses chercheurs publient chaque année une centaine d'articles dans des revues scientifiques et l'entreprise dépose près de 500 brevets annuellement. «Si L'Oréal s'associe à la chaire, c'est parce que nous disposons d'une expertise reconnue en bio-informatique. Les spécialistes dans ce domaine sont encore très rares et ils sont très recherchés sur le marché de l'emploi, constate le professeur Droit. La chaire permettra de former davantage de bio-informaticiens pour répondre aux besoins de la société et pour faire évoluer la discipline.»
«Cette chaire permettra à l'Université Laval de devenir une référence dans le domaine de la bio-informatique, souligne le recteur Denis Brière. En misant sur le traitement de grands volumes de données biologiques et en collaborant avec le Centre de recherche sur les données massives, cette chaire rayonnera dans une multitude de disciplines.»

Le titulaire de la chaire, Arnaud Droit, devant un spectromètre de masse. Cet appareil fait partie de l'équipement de la plateforme protéomique du CHU de Québec – Université Laval, dont le professeur Droit est directeur.
Photo: François Laliberté

Étaient présents lors du lancement de la Chaire Denis Brière, recteur, Arnaud Droit, titulaire de la Chaire de recherche et d'innovation L'Oréal en biologie numérique, Luc Aguilar, directeur Recherches biologiques et cliniques, Recherche avancée de L'Oréal, et Raynald Bergeron, doyen de la Faculté de médecine.
Photo: Marc Robitaille