
Environ 90 chercheurs, stagiaires postdoctoraux, étudiants-chercheurs et membres du personnel technique et administratif emménageront dans le nouveau centre.
— Marc Robitaille
Pour François Auger, directeur-fondateur du LOEX et professeur à la Faculté de médecine, cet événement est l'aboutissement d'un travail commencé il y a un quart de siècle. En 1984, des chercheurs américains mettaient au point une méthode permettant de cultiver et de greffer sur le corps d'un grand brûlé des sections d'épiderme à partir d'un échantillon de ses propres cellules épidermiques. Un an plus tard, le professeur Auger installait, à l'Hôpital du Saint-Sacrement, un petit laboratoire dont la mission était de perfectionner cette approche dans le but de synthétiser un «équivalent cutané».
Les résultats ne se sont pas fait attendre. En 1986, grâce à ses travaux, la première greffe d'épiderme produit in vitro était pratiquée sur un grand brûlé au Canada. Les recherches subséquentes ont permis l'élaboration d'un tissu cutané plus complexe s'apparentant davantage à la vraie peau humaine. Autre réussite digne de mention, en 1998, les chercheurs du LOEX annonçaient être parvenus à produire, à l'aide de cellules cultivées in vitro, le premier vaisseau sanguin humain ne contenant aucun tissu synthétique. Au fil des ans, l'arrivée progressive de nouveaux chercheurs — dont Lucie Germain qui agit comme coordonnatrice scientifique du centre — a permis au LOEX d'ajouter des cordes à son arc. Aujourd'hui, les recherches portent sur la peau, les vaisseaux sanguins, le cartilage, les ligaments, les neurones, la cornée et les tissus pulmonaire et urinaire.
Le Centre multidisciplinaire de développement du génie tissulaire accueillera environ 90 chercheurs, stagiaires postdoctoraux, étudiants-chercheurs et membres du personnel technique et administratif. Ils emménageront dans leurs nouveaux locaux en mars. Les coûts de construction du nouveau centre ont été assumés par le gouvernement du Québec, la Fondation canadienne de l'innovation, la Fondation des Hôpitaux Enfant-Jésus et du Saint-Sacrement et d'autres partenaires.
Le génie tissulaire est une discipline appelée à un bel avenir en raison du besoin en «pièces de remplacement» pour le corps humain qui ira grandissant avec le vieillissement de la population. Le marché direct de la médecine régénératrice et du génie tissulaire est évalué à 35 milliards de dollars en Amérique du Nord.